"Autopsie d’un sans papier", d’Olivier Las Vergnas

Trois semaines de vacances en Bresse m’ont permis de lire un peu. J’avais lu les 30 premières pages du roman "Autopsie d’un sans papier" sur le site sanspap.fr. Je l’ai découvert grâce à Facebook où l’on peut devenir fan de RESF.

Cela permet de voir sur son mur aussi bien des articles de presse concernant les sans-papiers que des appels à signer des pétitions

Après avoir été fan de RESF, on peut donner son avis et dire que l’on aime tel message, ou faire de la publicité. C’est ce qu’a fait Olivier Las Vergnas

Le début du roman tient en haleine. J’ai attendu quelques semaines et le moment de faire ma valise pour acheter le roman.

La première question qui se pose en lisant les premières pages : fiction ou réalité ? La suite nous plonge clairement dans de la bonne science-fiction, axée sur les technologies qui existent aujourd’hui avec une prospective à court terme. Par exemple, les

Aibos

ne sont plus vraiment des jouets. Intelligence ? Peut-être pas encore, quoi que la fin est surprenante.

 

Que penser aussi d’un centre de rétention où l’on injecte une puce aux sans-papiers pour pouvoir les suivre à la trace et où un médecin est chargé d’autopsier les victimes de Taser ou ceux qui ce suicident ? Est-ce déjà le cas ? Est-ce pour demain ou dans cinq ans ?

 

Côté réalité, l’Essonne est le lieux de nombreuses actions, de Grigny à l’université d’Evry. Le roman commence comme un atelier d’écriture "Jeune Majeurs" de RESF 91. Il aurait pu s’appeler "La Plume sans papiers". Sirwan, jeune kurde de 22 ans, a écrit son autopsie suite à un atelier dans son lycée.

 

L’invisibilité est au coeur du roman. Elle met en danger la vie de Samira, l’ivoirienne qui a du mal à accéder aux soins suite à une blessure qui la fait terriblement souffrir. Ce n’est pas seulement l’invisibilité dont souffrent beaucoup de personnes qui hésitent à aller au guichet de la mairie pour inscrire leurs enfants à l’école ou à celui de la sécurité sociale. Dans le roman, l’invisibilité a des conséquences plus terribles que celle décrite par

Saïd Bouamama

. Exagération ? Réalité ? Olivier Las Vergnas a-t-il voulu rendre visible ce qu’aucun français ne veut voir : un refus de demande d’asile ou de visa peut tuer ?

 

Le personnage mystérieux, ambigu d’Otto semble très réel. Esclavagiste ? Sauveur ? Protecteur ? Manipulateur ? D’une page à l’autre, on se demande dans quel camps il se trouve. A chaque nouveau pas, on bascule d’un sentiment à l’autre. La véritable énigme est sans doute là, et non dans la survie de Samira ou la capture de Sirwan.

 

Des Aibos aux robots martiens, l’astronomie sert de fil rouge, d’ouverture, d’espoir... la Lune est la même partout...

 

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