43 - Haute-Loire

Déclaration de RESF43 Suite à l’AG du 6 avril 2024, RESF 43 réaffirme ses convictions

chaque association, organisation, syndicat, parti, -de Haute Loire- qui le souhaite peut être considéré comme membre de RESF en adoptant la Déclaration ci-dessous de RESF43 du 6 avril 2024 :

Printemps 2024. L’an prochain, notre Collectif aura 20 ans.
Son objet ? le soutien, la défense, l’aide aux personnes migrantes , demandeurs d’asile déboutés ou sans papiers, pour l’obtention de leurs droits et l’amélioration de leurs conditions, la lutte contre les politiques migratoires restreignant les droits des personnes.
Nous nous serions réjouis de n’avoir plus de raison d’être. Les années passent et la situation s’aggrave terriblement pour les personnes immigrées en Europe, en France  et dans notre département.
La récente loi du ministre Darmanin « pour contrôler l’immigration et améliorer l’intégration » enfonce encore plus violemment les personnes immigrées dans la précarité. Loin d’être une loi « ferme et équilibrée » comme l’affirment leurs auteurs, elle est répressive,  excluante, source de souffrances pour les personnes immigrées, leurs soutiens et amis. 

La politique migratoire, à dominante sécuritaire, gangrène le tissu social, elle est mortifère pour les personnes migrantes et pour les droits de tous les citoyens et citoyennes de France et d’Europe. 
RESF43, collectif de défense et soutien des demandeurs d’asile et sans-papiers veut, à l’occasion de son AG 2024, réaffirmer dans cette déclaration, les principes essentiels qui guident son action  :

     Un principe absolu : une personne migrante est avant tout une personne.
 L’humain et l’égalité des droits devraient être la base de toute politique, et particulièrement de la politique migratoire. Rappelons l’article 3 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme     : Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne et l’article 13 .2    Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.
Ce droit inaliénable est dénié aux populations en recherche d’une vie meilleure, et en cela la France ne respecte pas les traités internationaux.
Les lois successives visant à réguler l’immigration nient totalement notre devise républicaine  : Liberté Egalité, Fraternité.
Nous avons honte de cet état de fait et nous serons toujours du côté de l’humain. Ce premier point suffirait à rechercher le bonheur de nos concitoyens,    un bien vivre ensemble, mais hélas    ce qui devrait être    une évidence est perçu comme une menace.

 Une "politique migratoire" ne doit pas être bâtie sur des mensonges ou des erreurs. 
Or les propos de la plupart des membres du gouvernement et des membres des services préfectoraux contredisent radicalement les réalités observées par les universitaires.
Nous tentons de combattre en argumentant, en résistant, en rétablissant la vérité des chiffres, en mobilisant contre les lois racistes, en accueillant les migrants.es.
Non, l’appel d’air n’a jamais existé. L’appel d’air est un « mythe  ».
Non, une politique migratoire humaine n’induirait pas le chaos. 
Non, les migrants ne sont pas des profiteurs ; ils ne prennent pas le travail des français.ses.
Non, nous ne sommes pas "envahis" par les migrants, en rapport à la population, les chiffres des migrants sont quasiment stables.
Par la régularisation de leur situation, et l’accès au droit au travail, les personnes migrantes vivent à nos côtés et sont intégrées à notre société, participent à la vie économique, paient des impôts.
La migration n’est pas un problème mais une réalité  historique. Elle a toujours existé et existera toujours. La sagesse serait de "faire avec" plutôt que "lutter contre". L’immigration a joué, joue et continue de jouer un rôle essentiel dans l’histoire de la France et de l’Europe.

 Cette politique à dominante sécuritaire est coûteuse et inefficace     : 
• ➢ les guerres, les violations des droits humains, l’aggravation des inégalités et les catastrophes climatiques dont les pays riches sont responsables jettent un nombre incompressible de personnes sur les routes de l’exil, et aucune politique au monde ne pourra jamais empêcher des jeunes de chercher à se construire un avenir, ou des familles de vouloir protéger leurs enfants.
➢ « tarir les flux d’arrivées », selon les mots mêmes du ministre, ( déshumanisant ainsi    les personnes migrantes ) relève de l’illusion et du mensonge, que nous payons au prix fort. Cela ne profite qu’à l’extrême droite
➢Les systèmes de blocage aux frontières, l’externalisation de la rétention des migrants dans des pays tiers, les mesures de surveillance policières, l’agence Frontex, sont un coût exorbitant pour la France et l’Europe. Des centaines de millions d’euros sont gaspillés tous les ans. Cet argent pourrait permettre un accueil digne des migrants présents sur le sol français.
➢L’Europe forteresse se renforce au détriment d’une Europe sociale : La loi européenne votée récemment renforce encore le volet répressif et excluant de la politique migratoire. Nous voyons avec effroi l’Union européenne multiplier les accords avec des pays d’origine ou de transit des exilés, pays aucunement soucieux des Droits de l’Homme, comme la Tunisie, la Lybie, le Soudan, la Mauritanie, l’Egypte, Le Niger, le Tchad, qui maltraitent les migrants,(emprisonnement, violences multiples, viols, assassinats..) et spéculent sur leurs vies, alimentant des réseaux mafieux.

 Cette politique est dangereuse et abjecte. . 
➢ les migrant.e.s sont empêché.e.s d’utiliser des routes sécures, et meurent par milliers chaque année en Méditerrannée, dans les déserts, ou sur les divers trajets empruntés pour l’exil. 
 ➢ les migrant.e.s qui arrivent enfin en Europe après de terribles parcours, sont pour grand nombre d’entre elleux acculés à la clandestinité, à la misère, à l’exclusion sociale, à la violence quotidienne des institutions.

 ➢ elle remet en cause le principe de solidarité ; Des militants associatifs ou de simples citoyens qui leur portent assistance sont pourchassés par les forces de l’ordre ou mis en examen pour aide au séjour d’un étranger en situation irrégulière ». Les   choix politiques nourrissent le rejet de l’autre et le repli sur soi, au lieu de construire du lien social et le mélange culturel nécessaire à tout progrès.
➢en s’attaquant aux droits des personnes migrantes, cette politique attaque les droits de tous et toutes 
➢les étrangers    deviennent les boucs émissaires, désignés comme coupables dans une société de plus en plus en souffrance et précarisée
➢Pis encore, le racisme d’État, au travers de son administration, de sa police, de ses institutions et une partie de la classe politique renforce le racisme omniprésent et permet de justifier les pires politiques.
➢ elle installe dans l’opinion publique une xénophobie "décomplexée". Cette politique déroule le tapis rouge sous les pieds des partis d’extrême droite en rendant plausibles et acceptables racisme et xénophobie. 

Face à une société majoritairement sécuritaire en matière d’immigration, et à la violation systémique des droits de l’Homme :
nous défendons une politique et des actes d’intégration et nous utilisons notre droit à la désobéissance civile, comme l’y autorise l’article 2 de Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen d’août 1789 ; face à des actes iniques.
La complicité, même passive, n’est plus de mise. C’est en toute conscience qu’il convient de résister

Nous poursuivons nos actions pour  : 
 la liberté de circulation pour tous et toutes
 la régularisation de tous et toutes les sans papiers
 la fin des politiques répressives contre les migrants et les personnes qui les soutiennent