"En France", de Ramzi Ben Sliman

Alors qu’il participait à une évacuation d’appartement de sans-papiers, un policier, ne parvient pas à empêcher la mortelle défenestration d’un enfant de 5 ans.

En France
soulève la question de la responsabilité individuelle.

 

 

 

FRAGMENT DE LA NOTE D’INTENTION

En 2007, lors d’une évacuation d’un appartement de sans papiers, un enfant s’est défenestré. L’bsurde de la mort de cet enfant m’a touché.

Par la suite de nombreuses questions m’ont préoccupé : Qui sont les responsables ? Qu’en est-il du sentiment de culpabilité ? Qu’en est-il du simple exécutant lorsque la raison d’Etat et la dialectique médiatique occupent le premier plan ?

J’ai alors engagé avec mon co-auteur l’écriture d’un scénario au coeur duquel se pose la problématique de la responsabilité individuelle.

Mon ambition dans EN FRANCE est de montrer comment notre société peut comprendre une telle disparition. Les personnages sont contemporains d’une actualité extérieure au champ de leurs préoccupations, même si le contexte « politique » est la cause de leur drame. Le film explore le sentiment de culpabilité du policier, la responsabilité du journaliste et le deuil des parents. Le lien qui unit les personnages est la mort d’un enfant ; le projet du film veut se rapprocher d’une tradition dramatique : explorer des sentiments personnels, intimes, lorsque l’Histoire fait des victimes.

Ramzi Ben Sliman

 

L’ENVIE DE MUSIQUE

La musique du court-métrage En France est composée pour soutenir l’enjeu incontournable du film qui est la responsabilité individuelle.

La musique n’est pas écrite pour accompagner le destin des personnages, au contraire, tout comme l’écriture du scénario et la mise en scène, elle prend ses distances. Nous nous sommes appliqués, Luc Meilland (compositeur) et moi, à l’éloigner du malaise, des interrogations et du deuil, des protagonistes.

Le rôle de la musique n’est pas de susciter l’empathie. Nous ne voulions pas, avec la musique, créer un quelconque lien affectif entre le spectateur et les personnages. Nous cherchions à ce que le spectateur soit libre dans le film.

Notre envie, avec la musique, est d’explorer l’Absurde et la métaphysique du film.

Nous voulons une musique digne. Elle refuse la représentation sensationnaliste des faits.

Elle n’encombre pas le drame. La musique est à l’écart d’une fiction qui n’est ni fantasmée ni esthétisée. Ainsi entre la musique et les personnages nous n’avons pas empêché le son direct : la neige qui tombe, la pluie qui cogne contre une vitre, les bruits du quotidien. La musique se détache alors des personnages, elle n’illustre pas leur sort, elle soutient la tragédie.

Elle prolonge parfois l’angoisse qui devient-malaise-quand elle s’amorce au moment où l’enfant escalade la rambarde et qu’elle se prolonge dans une scène du quotidien. Elle lie, le destin des uns et des autres. Des destins malheureux et sans pouvoir. Elle n’épargne pas. Elle est alors sans concession et exigeante avec l’attention du spectateur.

La musique accompagne le plus souvent le temps présent de la narration, à l’endroit même de la fiction. Fiction de la responsabilité des uns et des autres mais aussi fiction qui installe un drame qui dépasse les protagonistes, qui ne sont pas des Héros.

Son absence dans les espaces passés, illustrant la mort de l’enfant, confirme ainsi leur violence.

À la fin, la musique se libère du film. Le sort des personnages est soldé, et elle semble rejoindre l’Absurde.

RBS

 

UN AIR DE CENSURE

Contre la censure d’un film à Orléans

Le SFA, avec les autres membres de l’Observatoire de la liberté de création (Acid-Association du cinéma indépendant pour sa diffusion, Aica France, Cipac-Fédération des professionnels de l’art contemporain, Fraap-Fédération des réseaux et associations d’artistes plasticiens, Groupe 25 images, Ligue des droits de l’Homme, SGDL-Société des gens de lettres, SRF-Société des réalisateurs de films, UGS-Union Guilde des scénaristes) dénonce le refus de dernière minute de la part du Maire d’Orléans d’autoriser le tournage du court métrage de Ramzi Ben Sliman, intitulé « En France », le 18 décembre dernier alors que des services de la mairie avaient donné toute garantie au producteur, y compris en prenant un arrêté d’interdiction du stationnement lié au projet de tournage. La décision, qui semble motivée par le sujet du film, traduit une vision de la création qui l’assimile à de la communication.Nous nous inquiétons du contrôle sur la création qu’elle constitue.

L’Observatoire de la liberté de création demande que la ville d’Orléans prenne en charge l’intégralité des frais de production occasionnés par cette décision injustifiée et tardive afin de permettre à ce projet d’être réalisé dans les conditions budgétaires prévues initialement.

4 février 2010

 

DU SOUTIEN PENDANT L’INTERRUPTION DU TOURNAGE

Monsieur Serge Grouard
Maire d’Orléans
45040 Orléans

Paris, le 4 février 201

Monsieur le Maire,

L’Observatoire de la liberté de création a pris connaissance d’un refus de dernière minute de votre part d’autoriser le tournage du court métrage de Ramzi Ben Sliman, intitulé « En France », le 18 décembre dernier alors que des services de votre mairie avaient donné toute garantie au producteur, y compris en prenant un arrêté d’interdiction du stationnement lié au projet de tournage.

Votre décision, qui semble motivée par le sujet du film, traduit une vision de la création qui l’assimile à de la communication.

Nous nous inquiétons du contrôle sur la création qu’elle constitue.

Celle-ci, en effet, est intervenue malgré les contacts pris avec vos services en juin 2009, une demande d’autorisation de tournage qui vous a été transmise le 4 décembre comprenant notamment le synopsis du film vous permettant de prendre connaissance du projet définitif, des accords formalisés par mail avec les services culturels, techniques et sociaux de votre ville dans les jours suivants.

Elle nous paraît dénuée de tout fondement de la part d’un élu qui n’a pas à porter de jugement sur le contenu artistique des oeuvres, fussent-elles tournées dans sa ville.

L’Observatoire de la liberté de création vous demande que la ville d’Orléans prenne en charge l’intégralité des frais de production occasionnés par votre décision injustifiée et tardive afin de permettre à ce projet d’être réalisé dans les conditions budgétaires prévues initialement.

Vous comprendrez, étant donnée la gravité des faits, que nous rendions ce courrier public.

Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression de notre considération distinguée

Agnès Tricoire

Pour l’observatoire de la liberté de création

Photos copyright "PHOTOGRAMME EN FRANCE"

 

LE DOSSIER DE PRESSE

En_France_-_Dossier_de_presse
En_France_-_Dossier_de_presse.pdf
(21 Mo)