À la veille de la dernière rentrée scolaire, plus de 2000 enfants étaient contraints, faute de solution d’hébergement, de dormir dans la rue. Ils sont aujourd’hui 3000, selon la Fondation pour le Logement des Défavorisés*. Cela se passe aujourd’hui, partout en France, un pays qui n’est ni pauvre, ni sinistré, dans lequel des milliers de logements sont inoccupés et dont le nombre de millionnaires est depuis des années en hausse continue alors que celui des sans-abris ne cesse d’augmenter. Face à une crise du logement et de l’hébergement qui perdure, tous les principes fondamentaux et juridiques de l’accueil semblent abandonnés, à tel point qu’ils ne permettent même plus de protéger des femmes enceintes et des enfants, y compris en bas âge. Malgré les engagements de campagne et les effets d’annonce, il apparait que la volonté politique – parce que c’est bien de cela qu’il s’agit – ne s’applique pas de manière prioritaire sur ce point. Dans toutes les villes, les associations et collectifs se mobilisent donc pour venir en aide aux sans-abris, multipliant les occupations de locaux – comme l’a fait tout au long de l’année dernière le collectif Pas d’Enfants à la Rue, à Tours – avec parfois l’assentiment sinon la participation des municipalités. Certains maires, en viennent même à attaquer l’État en justice afin d’obtenir le remboursement des frais engagés pour pallier ses manquements en matière d’hébergement d’urgence et exiger une refonte du système. D’après la Convention internationale des droits de l’enfant, adoptée par l’ONU en 1989 et ratifiée par la France en 1990, les enfants ont droit à la protection contre toute forme de maltraitance, de violence ou d’exploitation ainsi qu’à un niveau de vie décent leur donnant accès à un logement, à une alimentation correcte et à des soins de santé. Dans la pratique, ces droits ne sont pas toujours garantis, notamment pour les enfants vivant au sein de familles en situation administrative « complexe » ou de précarité. Il est de notre responsabilité, à toutes et tous, de les faire respecter. Si la convention onusienne nous y engage collectivement, c’est avant tout notre humanité qui nous y oblige.
*ex-Fondation Abbé Pierre
À l’appel de : Chrétiens-Migrants, Réseau Éducation sans Frontières (RESF), Emmaüs 100 pour UN, Utopia 56, Pastorale des Migrants, CCFD Terre Solidaire, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Rencontre Entraide Protestante, Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), Amnesty International 37, La CIMADE, Europe Écologie Les Verts Touraine, NPA, ATTAC, Collectif Palestine 37, et de tant d’autres qui relaient cette information.
En mémoire du Père Léon Gahier, prêtre-ouvrier, Capucin de la famille des Franciscains et parrain du Cercle de Silence de Tours.
Contacts :
Louis BARRAUD (02 47 28 54 41 / 06 85 14 30 02) ; Patrick BOURBON (02 47 63 27 06) ; Olivier PION (06 24 66 96 23)