Mardi 11 juillet, le cadavre d’une enfant de 8 mois, en état de décomposition avancée et sans tête, a été retrouvé sur une plage entre Barcelone et Tarragone. Celui de sa mère avait été récupéré au mois d’avril, après le naufrage d’une embarcation qui, ayant quitté l’Algérie le 21 mars, a coulé au large des Baléares. Quant au père, il est toujours porté disparu à ce jour. La famille n’était pas partie pour une croisière d’agrément. Comme nombre d’exilés fuyant la misère ou les violences qui sévissent dans leurs pays d’origine, elle tentait de rejoindre l’Europe dans l’espoir d’y trouver de meilleures conditions de vie. Depuis le début de l’année 2023, l’Organisation Internationale des Migrations estime que 1767 personnes ont péri en Méditerranée centrale. En 2022, elles étaient 1417 et, selon l’UNICEF, 11 enfants y disparaissent chaque semaine. Cette comptabilité macabre illustre les conséquences des politiques migratoires de l’Union européenne qui peut se résumer en un mot : refouler.
Le 16 juillet dernier, la Commission européenne a conclu avec la Tunisie, à laquelle sera versée une "aide" de 105 millions d’euros, un "partenariat stratégique" contre l’immigration irrégulière se traduisant par le refoulement des subsahariens dans les zones désertiques vers la Lybie. Les exilés qui ne meurent pas dans les déserts du Maghreb ou les eaux de la Méditerranée risquent d’être interceptés et envoyés vers ce dernier pays où sont détenus, de façon arbitraire, plus de 600 000 personnes victimes de violences, de torture, d’esclavage, d’extorsion ou de travail forcé. Ces pratiques ne sont pas seulement honteuses et inhumaines, elles sont également inutiles. La preuve en est qu’en dépit des accords passés entre la France et la Grande-Bretagne pour empêcher les départs et des mesures de dissuasion prises à l’encontre de ceux qui parviennent malgré tout à atteindre le sol britannique, les tentatives de traversée de la Manche ne cessent d’augmenter.
Des moyens considérables, humains, matériels et financiers, sont aujourd’hui mis au service du refoulement et de la maltraitance d’êtres humains qui se trouvent déjà dans la détresse. Ils découlent de décisions politiques indignes qui s’appuient sur l’indifférence et la passivité apparentes du plus grand nombre, entretenues par la désinformation et l’ignorance. Ce sont contre ces dernières que les Cercles de silence tentent, à la hauteur de leurs modestes moyens, de lutter, afin que nul ne puisse dire qu’il ne savait pas.
À l’appel de : Chrétiens-Migrants, Réseau Éducation sans Frontières (RESF), Emmaüs 100 pour UN, Utopia 56, Pastorale des Migrants, CCFD Terre Solidaire, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Rencontre Entraide Protestante, Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), Amnesty International 37, La CIMADE, Europe Écologie Les Verts Touraine, NPA, ATTAC, Collectif Palestine 37, et de tant d’autres qui relaient cette information.
En mémoire du Père Léon Gahier, prêtre-ouvrier, Capucin de la famille des Franciscains et parrain du Cercle de Silence de Tours.
Contacts :
Louis BARRAUD (02 47 28 54 41 / 06 85 14 30 02) ; Patrick BOURBON (02 47 63 27 06) ; Olivier PION (06 24 66 96 23)