Exigeons l’interdiction des arrestations en milieu scolaire !

Alors que la loi Darmanin n’est pas encore votée, la préfecture du Loir et Cher fait arrêter une famille indienne frappée d’OQTF, envoie les gendarmes chercher leur enfant à l’école, et les expulse dans la même journée.

Le 21 novembre 2023, des gendarmes de Contres (Loir-et-Cher) se sont présentés à l’entrée du collège Blois-vienne de Blois, avec le père et la mère (déjà sous arrestation) de l’élève, pour venir y chercher, via une demande des parents au principal-adjoint, un enfant scolarisé en 6ème dans a classe d’UPE2A (unité pédagogique pour élèves allophones arrivants). Devant ses camarades, ses enseignants, et en dépit de la protestation du principal-adjoint du collège.
Avec sa famille, le collégien a été conduit à l’aéroport et expulsé immédiatement vers l’Inde et sans possibilité de recours contre la mesure d’expulsion.
Ces faits ont soulevé une large protestation locale, tant de la part des syndicats que des associations de parents d’élèves et de défense des droits humains et de citoyens. Des faits, isolés pour l’instant, dont on peut craindre qu’ils se multiplient avec la prochaine loi Immigration de Gérald Darmanin.
En 2005, Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, faisait procéder pareillement à des arrestations dans et aux abords des écoles pour afficher une hausse régulière du chiffre des expulsions. L’indignation citoyenne et les mobilisations l’avaient fait reculer. La circulaire du 31 octobre 2005 enjoint les préfets de « ne pas mettre à exécution avant la fin de l’année scolaire l’éloignement des familles dont un enfant est scolarisé depuis plusieurs mois ». Reconnaissant ainsi que l’école, facteur majeur d’intégration, doit être considérée comme un sanctuaire.
Son successeur de 2023, M. Darmanin, s’affranchit de ces valeurs, dût-il être condamné par la Cour européenne des droits de l’homme. Une partie de l’opinion se droitise, tourmentée par la dégradation de son niveau de vie et parfois de survie. La mobilisation après l’arrestation d’un collégien montre que nombreux sont celles et ceux qui ont compris que les expulsions de familles ne régleront en rien leurs difficultés. Les propos xénophobes et les calculs politiques qui inondent le débat public peuvent être combattus. La loi Darmanin et ses conséquences sont un réel danger pour l’unité de notre société.
Nous continuons et continuerons à prendre sous notre protection celles et ceux que cette loi met en danger !