"Immigrants", la BD qui combat les clichés Treize immigrés se racontent dans une bande dessinée originale, qui fait écho à l’actualité.

Hélène avait une belle vie en Angola. Embie était ministre en Gambie. Aujourd’hui, l’un et l’autre se battent en France pour obtenir des papiers, gagner leur vie. Renato, lui, c’est la misère au Portugal qu’il a quittée ; en travaillant comme un fou, en oubliant ses sentiments, il a offert à sa famille une vie meilleure en France.

Ce ne sont que quelques-uns des immigrants qui racontent leur histoire dans Immigrants, une BD fortement d’actualité qui paraît cette semaine chez Futuropolis. Immigrants regroupe treize témoignages illustrés par autant d’auteurs de BD, accompagnés de textes de six historiens pour casser les idées reçues et rappeler quelques vérités sur l’immigration en France.

"L’idée, c’était de rencontrer des gens nés ailleurs, qui sont devenus français ou en passe de le devenir", explique Christophe Dabitch, coordinateur du livre. "Leurs parcours ne sont pas représentatifs de toutes les réalités de l’immigration, mais ce sont des parcours réels d’immigrants, des histoires personnelles, en offrant des points de vue chaque fois."

Le making of oscille entre l’étude sociologique et la fiction : "J’ai mené une vingtaine d’entretiens avec des témoins d’horizons différents, je les ai condensés et je les ai transmis aux dessinateurs. Ceux-ci n’avaient pas de photo, uniquement le récit, relu et validé par le témoin concerné."

Chaque fois, l’expression dessinée change le ton de l’histoire : brutale, tendre, culturellement décalée dans le bon sens du terme, chacune se trouve à mille lieues de l’immigration telle qu’on la présente depuis des années, ramenées à un "problème", à des "cas sociaux". Gros mots que Christophe Dabitch veut effacer : "Nous, on montre quelque chose de plus banal mais qui se trouve autour de nous. Des milliers de gens ont immigré et sont devenus Français, faisant ainsi partie de l’histoire de France. C’est ça qu’on veut faire sentir, pas montrer des cas misérabilistes."

 


 

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