60 - Oise

Intervention de Solidarité Migrants le 8 mars 2023

par Rose-Marie

Je vais prendre la parole pour parler de la situation des femmes migrantes et dénoncer les violences qui leur sont faites.
D’abord violence faite aux femmes (ainsi qu’aux hommes pour cela il y a égalité) qui attendent soir après soir le SAMU Social afin d’obtenir une mise à l’abri pour un soir. Elles attendent sous la pluie, dans le froid, seules ou avec leurs enfants, parfois dans la gare au milieu des courants d’air, que le SAMU Social arrive vers 20h, 21h et leur donne une boisson chaude, un carton repas et surtout les inscrive auprès du 115. Puis elles attendent encore que le 115 leur accorde une place pour la nuit. Nuit qui sera courte surtout pour les enfants car emmenés vers 21h30 ou 22h même parfois plus vers leur hébergement à Beauvais ou Compiègne, elles devront le quitter à 7h du matin. Hier à la gare de Beauvais 16 femmes, 11 enfants âgés de 3 à 14 ans dont 7 scolarisés et 6 hommes attendaient par 5° et sous la pluie une mise à l’abri. Certaines familles attendent chaque soir depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois.
Plusieurs familles ne se rendent même plus à la gare car la préfecture a donné l’ordre au 115 de ne plus les héberger car ces familles déboutées du droit d’asile ont refusé une place dans une structure DPAR pour les préparer au retour dans leur pays, pays qu’elles ont quitté car elles s’y trouvaient en danger.
Violence faite aux femmes aussi par l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) qui n’accorde pas le statut de réfugiée aux femmes qui subissent des violences de genre (mariage forcé, mutilations…) dans leur pays, les obligeant à le quitter. Ces violences elles les subissent tout le long de leur parcours migratoire.
Violences faites aux femmes par la préfecture lorsqu’elle leur refuse un titre de séjour et les contraint à vivre sans papiers donc dans l’impossibilité de trouver un travail, un logement afin d’être autonome. Et la nouvelle loi immigration que Darmanin veut faire passer va leur rendre la vie encore plus difficile…Au mieux elles sont hébergées pendant des années dans une chambre d’hôtel par le 115 au pire elles sont contraintes à quémander un éventuel abri pour la nuit au 115.
Une grande violence est aussi faite aux femmes en ne leur permettant pas d’envisager l’avenir de leurs enfants avec sérénité. Enfants contraints de subir la vie à la rue, la vie dans une chambre d’hôtel. C’est un grand sujet d’inquiétude pour elles.
Même lorsqu’elles obtiennent un titre de séjour elles sont exploitées, réduites à des emplois sous-payés et souvent contraintes d’accepter des emplois ne correspondant pas à leur qualification. Le recours à la main-d’œuvre féminine étrangère est aujourd’hui une solution incontournable pour les grands secteurs en tension comme l’hôtellerie restauration, le nettoyage, l’assistance à domicile des personnes âgées ou malades, les soins hospitaliers.
Les femmes immigrées si elles peuvent un jour toucher une retraite feront partie de celles qui n’auront qu’une petite retraite.
Ce sont des femmes courageuses volontaires, déchirées entre leur vie de famille et leur travail pénible, qui témoignent d’une grande capacité d’insertion malgré des parcours très difficile.
Alors solidarité avec toutes les femmes immigrées !
Solidarité avec les femmes du monde entier, ukrainiennes, afghanes et iraniennes en particulier, avec toutes les femmes que l’on empêche d’aller à l’école, que l’on empêche de travailler, d’être autonomes !
Femmes, Vie, Liberté !
Et des papiers pour toutes…et tous !

Rose-Marie