Femmes INVISIBLES : Elles sont, fin 2020, 42 millions sur les routes et aux frontières, (statistiques de l’Agence Internationale des Nations Unies pour les Réfugiés) un peu plus nombreuses que les hommes au départ et pourtant INVISIBLES. La migration nous est présentée comme un phénomène masculin.
Cette INVISIBILITE des femmes sert un discours qui veut présenter la migration comme une transgression et une menace pour notre société.
Il y a toujours eu des femmes en migration, elles ont été très nombreuses à la fin du 19eme siècle et dans l’après-guerre : Italiennes, Espagnoles, Portugaises, Algériennes...
Dans les années 60, elles ont rejoint leurs maris venus travailler en France, toujours INVISIBLES, à la maison, chargées de l’éducation et du travail domestique. Puis elles ont investi les associations de quartier pour apprendre le Français, faire de la couture et de la cuisine, et d’années en années, elles s’autonomiseront, leur statut évoluera avec celui des femmes dans les sociétés dites développées. Aujourd’hui plus d’un tiers des employés de maison sont immigrés. 39 %.
La différence, aujourd’hui, est que des femmes migrantes partent seules ou avec un enfant, fuyant un pays du fait de la guerre, de la maltraitance, des violences conjugales, des mariages forcés ou de la menace d’excision.
Femmes Nigérianes, Mineures non Accompagnées, en danger, exploitée sexuellement et qui doivent prouver leur minorité pout être protégées (12% des personnes migrantes ont entre 12 et 17ans).
Femmes dans les camps, à Paris, Calais, sans domicile, évacuées par la police pour être transférées dans d’autres camps, cachées, chassées, forcées de circuler afin qu’on ne les voit pas.
Les Femmes Migrantes ne traversent pas les frontières mais elles vivent aux frontières.
Femmes Migrantes « Damnées de la mer et de la terre », c’est le titre du livre de Camille SCHMOLL qui a créé le GIEM groupe d’experts Internationale des migrations.
Femmes toutes différentes les unes des autres mais qui toutes ont subi la violence sexuelle, la torture et l’enfermement. Cette violence genrée, (du fait d’être une femme) est souvent à l’origine du départ mais tout au long de la trajectoire il y aura d’autres violences. Ici violences policières, enfermement dans les CRA, violence administrative : « je suis fatiguée de dormir » confie une femme qui attend depuis des mois la réponse à sa demande d’asile et qui ne peut que perdre espoir de jours en jours. Tout est fait pour empêcher ces femmes d’avoir une emprise sur leur vie. C’est la directive DUBLIN qui les oblige à demander l’ASILE dans le 1er pays Européen où elles sont arrivées.
Femmes courageuses qui prennent la route parce qu’elles se sont émancipées dans les sociétés de départ et ne veulent plus subir. Femmes qui se reconstruisent en tissant des liens en voyageant en groupes pour se protéger
Femmes qui sortent de la migration profondément transformées, confiantes et qui vont construire un projet de vie. Femmes qui font l’expérience de la SORORITE et qui s’inscriront à leur tour dans les associations de secours et d’entraide.
Alors aujourd’hui se pose cette question, jusqu’à quel niveau de violence cette politique qui vise à harceler, disperser, dissuader ces hommes et ces femmes va-t-elle aller ? Cette politique de coopération de la France avec la LYBIE où se pratique l’esclavage et l’exploitation sexuelle des femmes ?
Manifestons notre colère et notre indignation devant ces politiques injustes et inefficaces.
Réveillons-nous, manifestons partout pour que soit protégés les hommes, les femmes et les enfants d’où qu’ils viennent Exigeons la liberté de circuler pour tous les êtres humains, la fermeture des CRA et le respect de la dignité de tous et de toutes.
Journée internationale contre les violences faites aux femmes Intervention de Dominique dans le cadre de la manifestation organisée par le collectif droit des femmes 61.
Lire la suite : Vers l’article Ouest-France sur la manifestation alençonnaise