Après la loi Darmanin de 2024 et la circulaire Retailleau un an plus tard, nous assistons depuis plusieurs semaines à un déferlement de propositions plus inacceptables les unes que les autres en matière de gestion des flux migratoires. Largement inspirées des idées de l’extrême-droite, elles révèlent une volonté politique d’aller toujours plus loin dans la destruction des droits fondamentaux des exilés en France qui, stigmatisés comme des intrus, des parasites voire des menaces, sont condamnés à vivre dans l’illégalité et la précarité.
L’Union européenne n’est pas, elle non plus, en reste lorsqu’il s’agit de mettre en place des dispositifs dissuasifs et répressifs, générateurs de violations graves mais largement impunies des droits des migrants. Dans la continuité du “processus de Khartoum“ qui visait à bloquer la route migratoire en provenance de la corne de l’Afrique et de l’accord passé en 2016 avec la Turquie pour qu’elle retienne les demandeurs d’asile syriens avant qu’ils n’atteignent la Grèce, le prochain Pacte sur la migration et l’asile présente le renforcement de Frontex comme un élément clef de la réussite des objectifs de l’UE en matière de contrôle des frontières. Le but est de délocaliser celui-ci le plus en amont possible ainsi que de sous-traiter les tâches de surveillance et de gestion des flux migratoires à des États tiers tels que la Lybie dont les garde-côtes se voient attribuer des aides matérielles et logistiques pour intercepter les embarcations avant leur entrée dans les eaux territoriales italiennes ou maltaises.
À ces mesures s’ajoute une volonté délibérée de discréditer ou d’entraver les actions des ONG venant en aide aux exilés qui entreprennent des traversées plus que périlleuses dans l’espoir de trouver en Europe de meilleures conditions de vie.
Pourtant, contrairement à ce qui est souvent affirmé à longueur de discours haineux qui entretiennent, non sans arrière-pensées démagogiques, une peur de l’étranger à laquelle ils prétendent répondre, nombreux sont celles et ceux qui refusent de sacrifier leurs idéaux humanistes à une pseudo-sécurité illusoire. À l’heure où la France et l’Europe semblent franchir un nouveau pas dans l’inhumanité et où bien des vents mauvais, venus d’Outre-Atlantique et d’ailleurs, soufflent sur notre monde, nous continuons de croire qu’il est possible d’espérer et d’imposer des politiques migratoires fondées sur le respect des droits humains, la dignité des personnes et la solidarité.
À l’appel de : Chrétiens-Migrants, Réseau Éducation sans Frontières (RESF), Emmaüs 100 pour UN, Utopia 56, Pastorale des Migrants, CCFD Terre Solidaire, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Rencontre Entraide Protestante, Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), Amnesty International 37, La CIMADE, Europe Écologie Les Verts Touraine, NPA, ATTAC, Collectif Palestine 37, et de tant d’autres qui relaient cette information.
En mémoire du Père Léon Gahier, prêtre-ouvrier, Capucin de la famille des Franciscains et parrain du Cercle de Silence de Tours.
Contacts :Louis BARRAUD (02 47 28 54 41 /07 86 27 44 87) ; Patrick BOURBON (02 47 63 27 06) ;
Olivier PION (06 24 66 96 23)