Le Bruit et la Fureur : Les Rroms ont-ils encore le droit de cité en France ?

Incroyable, le Tribunal de Meaux a prononcé un arrêté d’expulsion d’un des camps pour le 15 Janvier 2013. Expulser ces parents et leurs enfants, alors que nous sommes en plein hiver, fragilise encore ces familles, leur faisant courir des risques pour leur santé, voire pour leur vie. Sans parler des conséquences dramatiques qu’entraînerait la déscolarisation des enfants.

Nous vous invitons à une conférence de presse le mardi 15 janvier à 9h, sur place au campement à la frontière de Noisy-le-Grand et de Champs-sur-Marne, à coté du Mac Donald, rond-point de la route de la Marne, pour alerter l’opinion publique et les autorités sur cette situation .

Associations de défense des droits de l’Homme, militants associatifs, syndicaux et politiques, citoyens, nous accompagnons les familles Rroms qui vivent depuis plusieurs mois sur la commune de Champs sur Marne (77).

Le Tribunal de Meaux a prononcé un arrêté d’expulsion d’un des camps pour le 15 Janvier 2013. Expulser ces parents et leurs enfants, alors que nous sommes en plein hiver, fragilise encore ces familles, leur faisant courir des risques pour leur santé, voire pour leur vie. Sans parler des conséquences dramatiques qu’entraînerait la déscolarisation des enfants.

Nous vous invitons à une conférence de presse le mardi 15 janvier à 9h, sur place au campement à la frontière de Noisy-le-Grand et de Champs-sur-Marne, à coté du Mac Donald, rond-point de la route de la Marne, pour alerter l’opinion publique et les autorités sur cette situation .

Ces familles sont ballottées/expulsées de campements en campements (Massy, Villeneuve le roi, Noisy le Grand…). A chacune de ces expulsions, leurs vies ont été méprisées : habitations détruites, affaires dispersées, scolarisation des enfants interrompue… Jusqu’où les autorités et l’État iront-elles ? N’ont-ils pas le droit d’avoir un toit comme tout le monde ? Nous avons appris par eux que leur avocat a interpellé la Préfète de Seine et Marne sur le respect des procédures judiciaires normalement applicables mais qui n’ont pas été respectées. N’est pas respectée non plus, la circulaire interministérielle du 26 août 2012 : aucun diagnostic social n’a été réalisé, ni aucune solution de relogement proposée.

Un froid hivernal règne, deux autres campements ont obtenu une forme d’application de la trêve hivernale, pourquoi celui-ci ne pourrait-il pas en bénéficier ? Tout le monde sait aujourd’hui que ces expulsions ne règlent rien, bien au contraire. Elles ne font qu’augmenter la précarité et repousser le problème des conditions de vie inacceptables de ces citoyens européens, problème qui resurgira de manière inévitable. Elles mettent à la rue des familles entières : Marinela, Rosvan-Madi, Samuel, Florin-Amador, Octavian… et les autres enfants vont tous les jours à l’école, heureux et assidus, malgré l’acharnement de la Mairie de Champs-sur-Marne pour empêcher ces scolarisations.

Ne pouvons-nous pas accueillir, comme nous l’avons fait si souvent par le passé, ces populations étrangères qui ne demandent qu’à vivre en paix, gagner leur vie dignement ? 15 à 20 000 personnes Rroms en regard de près de 65 millions de Français … 0,03% de la population, une goutte d’eau dans un océan.

Depuis plusieurs mois, nous interpellons l’État, les collectivités locales, les municipalités, le Conseil Général, etc. pour tenter de trouver ensemble des solutions humaines à ces situations d’une extrême précarité. Leur réponse : un silence assourdissant.

Nous ne pouvons accepter cette décision prise au mépris de la Déclaration Universelle des Droits de l’Enfant, au mépris du Droit International, malgré les multiples condamnations de la France par l’Union européenne, au mépris du récent rapport d’Amnesty International qui pointe la politique française envers les Rroms au mépris aussi de la lettre du directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International directement adressé à la Préfète de Seine et Marne à propos de ce campement où des hommes, des femmes et des enfants vont être expulsés. Dans quel Etat de droit vivons-nous ? Dans quel pays des droits de l’Homme, ceci peut-il se produire ?

Les membres du Collectif de soutien aux Rroms du Val Maubuée sont profondément révoltés par le sort fait à ces familles et à ces enfants. Ils appellent tous les citoyens respectueux des valeurs républicaines, sensibles à la richesse de la diversité et soucieux de participer à des solutions durables et humaines, à nous rejoindre.

Collectif de soutien aux Rroms du Val Maubuée, Collectif de soutien aux familles Rroms de Noisy-le-Grand, Réseau Education Sans Frontières 77, Turbulences, Ligue des Droits de l’Homme 77, Droit de cite(r) des femmes, Parti de Gauche 77, NPA Noisy-le-Grand, Romeurope-Droits de l’Homme77, Association TUKKI, FSU77

Lire la suite : Le Bruit et la Fureur