par Marjorie Lenhardt
Le 29 novembre 2021 à 07h25
« Jusqu’à présent, leur dossier était traité avec une certaine bienveillance, aujourd’hui on a l’impression que c’est inversé et qu’il y a une suspicion systématique. » Depuis la rentrée 2020, le Réseau éducation sans frontières (RESF) des Hauts-de-Seine s’inquiète d’une augmentation « exponentielle » du nombre d’obligations de quitter le territoire français (OQTF) avec interdiction de retour prononcée à l’égard de jeunes majeurs pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) des Hauts-de-Seine, pour certains depuis leurs 14 ou 15 ans.
Les cas récents d’Émeraude, apprentie en gestion/administration, ou de Moctar, apprenti boulanger, qui ont été soutenus massivement par pétition ou par leur employeur ne sont pas des exceptions. Le collectif qui a manifesté à la Sorbonne samedi 20 novembre a connaissance d’une cinquantaine de jeunes menacés d’expulsion depuis octobre 2020. « Nous avons plus d’OQTF en un an que de 2006 à 2020. Les jeunes de l’ASE semblent devenir un vivier pour accroître le nombre d’OQTF, estime Armelle Gardien, membre de RESF 92. Il y a aussi presque systématiquement une interdiction de retour sur le territoire français. Avant cela ne concernait que les jeunes qui avaient commis des délits ».