Un premier ministre qui déclare que la France doit mieux contrôler ses frontières et propose de prolonger la rétention des étrangers en situation irrégulière. Un ministre de l’Intérieur qui estime que l’État de droit n’est ni intangible ni sacré et affirme qu’il faut revoir le dispositif de l’aide médicale d’État (AME). À peine nommé, le nouveau gouvernement affiche clairement ses positions en matière d’accueil des étrangers, à grand renfort d’arguments qui s’inscrivent dans une stratégie consistant à emprunter les idées de l’extrême droite pour occuper son espace politique. Des propos qui choquent jusque dans les rangs de la « majorité ». Un ancien ministre a ainsi jugé bon de rappeler que l’AME ne représente que 0,5 % du budget de la Sécurité sociale et invité le gouvernement à parler « des vrais sujets, pas des marottes éculées du RN. » Le risque financier que ferait peser sur le pays la soi-disant “invasion migratoire“ pourrait laisser supposer que la France, État européen figurant parmi les plus grandes puissances économiques mondiales, n’est plus en mesure de protéger les humains vulnérables qui résident sur son territoire.
Interpellée par le collectif Pas d’enfants à la rue, la Préfecture d’Indre-et-Loire elle-même soutient que le manque de moyens, consécutif à une demande qui ne cesse de croitre, l’amène à faire des arbitrages qui la contraignent à laisser des enfants dormir dehors. Après avoir investi symboliquement un hôtel de luxe, les familles sans abri ont finalement été accueillies par les bénévoles de la Table de Jeanne-Marie. De la même manière, à Lille, c’est auprès de son réseau d’hébergeurs citoyens que l’association Utopia 56, inquiète de l’augmentation inédite du nombre de mineurs isolés, trouve les solutions d’hébergement que l’État n’est pas en mesure d’apporter malgré l’obligation qu’il en a.
Nombreux sont les collectifs, associations, collectivités accueillantes, syndicats ou simples citoyens qui, indignés par les annonces outrancières du nouveau gouvernement, appellent à mettre fin à cette obsession migratoire xénophobe et dangereuse, et à respecter les droits de chaque personne, indépendamment de sa nationalité, de son origine, de sa religion, de son orientation sexuelle et de genre. Avec eux, nous pensons que la solidarité est le seul moyen de garantir le respect de la dignité et des droits humains, pour toutes et tous. Y compris pour nous-mêmes.
À l’appel de : Chrétiens-Migrants, Réseau Éducation sans Frontières (RESF), Emmaüs 100 pour UN, Utopia 56, Pastorale des Migrants, CCFD Terre Solidaire, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Rencontre Entraide Protestante, Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), Amnesty International 37, La CIMADE, Europe Écologie Les Verts Touraine, NPA, ATTAC, Collectif Palestine 37, et de tant d’autres qui relaient cette information.
En mémoire du Père Léon Gahier, prêtre-ouvrier, Capucin de la famille des Franciscains et parrain du Cercle de Silence de Tours.
Contacts :
Louis BARRAUD (02 47 28 54 41 / 06 85 14 30 02) ; Patrick BOURBON (02 47 63 27 06) ; Olivier PION (06 24 66 96 23)