Lettre ouverte des élèves de la cité scolaire Jean Henri Fabre (Carpentras) pour obtenir la levée de l\’OQTF de Christophe, lycéen devenu brutalement majeur par la \"vertu\" de tests osseux et sous le coup d\’une OQTF, après avoir été enfermé en rétention

Et toujours la pétition à signer, faire signer, partager

Comme nous vous l’avons précédemment indiqué, l’obligation de quitter le territoire prononcée contre Christophe n’a pas été levée. Nous vous invitons donc à publier au maximum la lettre suivante, voire la transmettre au Préfet d’Avignon aux coordonnées suivantes :

par fax : 04 90 16 47 06
par mail : bernard.gonzalez@vaucluse.pref.gouv.fr

Madame, Monsieur,

Nous vous faisons parvenir aujourd’hui cette lettre ouverte pour vous exprimer notre incompréhension et notre peine face à la mesure dont Kalivogui Christophe a été l’objet. Nous voudrions vous présenter notre ami, Christophe, inscrit en classe de troisième à la cité scolaire Jean Henri Fabre depuis Septembre 2015 qui a fui dans des conditions extrêmement périlleuses son pays, frappé d’une épidémie qui a tué ses parents et sa famille proche.

A notre place d’enfants privilégiés, protégés, à l’abri du besoin, nous imaginons seulement ce qu’il a pu vivre. Mais ce que nous avons pu voir c’est un être humain, gentil, généreux et très courageux. Pour nous, Christophe était plus qu’un camarade, c’était le symbole de la reconstruction, de l’implication et de la volonté. C’est lui qui a lu, lors de l’instant Républicain qui a eu lieu dans notre cité scolaire en Novembre 2015, une lettre de poilu qui exprimait le courage et le patriotisme de ceux qui se battent pour la liberté de leur pays. Christophe était devenu pour nous l’incarnation des valeurs de la République Française que nos professeurs ne cessent de nous inculquer. D’autre part, son parcours scolaire est exemplaire : venu pour échapper à la mort, Christophe n’avait qu’une idée, travailler, s’intégrer, réussir et vivre. Son projet était de poursuivre son cursus en filière professionnelle au lycée Jean Henri Fabre et de devenir pilote de ligne de production en milieu industriel.

Comment s’imaginer qu’un projet de vie si bien construit puisse se terminer dans le désespoir, la misère et peut-être la mort ? Christophe n’a, en Guinée, plus personne vers qui aller. Les économies de sa mère, il les a utilisées pour payer les passeurs. La rumeur dit que les papiers de Christophe ont été falsifiés pour qu’il puisse être scolarisé parmi nous. C’est un acte grave aux yeux de la loi, nous le savons, mais lorsqu’un mensonge peut sauver la vie d’un être humain, lui redonner espoir et foi dans son propre destin, alors nous pensons, nous qui avons à peu près le même âge que Christophe, nous, les collégiens et lycéens de Jean Henri Fabre, qu’un mensonge est pardonnable. Aujourd’hui, le 4 Mars 2016, il a été libéré du Centre de Rétention Administratif de Sète où il était retenu. Néanmoins, l’Obligation de Quitter le Territoire n’a toujours pas été levée. Nous restons donc mobilisés, prêts à agir. Christophe dit toujours : "Rien n’est difficile tant que tu as la volonté". Et aujourd’hui, nous gardons cette volonté d’agir.

Les élèves de la cité scolaire Jean Henri Fabre