Marie-Claire / le journal d’une enfant sans papiers

dr Loriane K
Elle a débarqué d’Angola à Paris en 2000. Son journal intime, commencé à 13 ans, raconte la vie d’une famille sans papiers. La pauvreté, la peur, mais aussi la volonté d’être comme les autres. Poignant.

Elise Gruson-Godet

Marie Claire : Qu’espérez-vous de votre livre ?

Loriane K. :
C’est la première fois qu’un enfant donne son point de vue sur la réalité des sans-papiers. J’espère qu’il va changer le regard des gens.

Votre famille est enfin régularisée, en quoi votre vie a changé ?

Un grand ouf. On a enfin cessé d’avoir peur que mon père soit arrêté sur le trajet de son travail et expulsé, qu’on soit séparés, surtout. Mais plein d’autres soucis sont arrivés. Nous vivons toujours à cinq dans 30 m2. Mon père a gardé son emploi sur les chantiers, mais en étant déclaré, il ne fait plus d’heures supplémentaires, nous avons encore moins d’argent qu’avant...

Si vous vous retrouviez en face de Nicolas Sarkozy, que lui diriez-vous ?

Je lui demanderais de lire mon livre. Il comprendrait alors ce qu’il doit faire pour les immigrés. Sinon, c’est qu’il est insensible.

Que peut-on vous souhaiter ?


D’avoir un copain, plein d’argent (rires)... Ce qu’on peut souhaiter à une ado comme les autres. D’obtenir la nationalité française, aussi ; sinon je n’aurai jamais le droit de voter. En attendant, je vais aux manifestations. C’est un droit qui n’existe pas en Angola, c’est aussi une manière d’être totalement française.

« Chemins clandestins. Le journal d’une enfant sans papiers »
, de Loriane K. (éd. Privé, 17,50 €), en librairies le 18 septembre.

http://www.marieclaire.fr/,livre-le-journal-d-une-enfant-sans-papiers,20119,13692.asp


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