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Mineurs isolés : les écueils avant l’accueil

Les démarches pour être pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance prennent parfois des mois pendant lesquels, comme ils le racontent à « Libé », les jeunes exilés sont livrés à eux-mêmes. Une situation rendue encore plus complexe par la crise sanitaire.

Par Marie Piquemal, Photo Albert Facelly et Gurvan Kristanadjaja — 5 octobre 2020 à 20:51


Mineurs isolés : les écueils avant l’accueil

Ahmed (1) semble perdu. Il y a quelques jours, un passeur l’a déposé au nord de Paris, dont il découvre tout. D’un pas hésitant, il traverse le marché effervescent, passe devant la terrasse d’un café du XIe arrondissement et s’arrête devant la boîte aux lettres de la Croix-Rouge. Il ouvre le portail et traverse timidement l’allée. C’est ici que son avenir doit se jouer : il a rendez-vous avec le Dispositif d’évaluation des mineurs isolés étrangers, censé évaluer son âge. Il déclare avoir 16 ans et quelques mois, mais puisqu’il a perdu ses papiers en route il n’a que sa parole pour le prouver. S’il est jugé mineur, il pourra être pris en charge par les services du département dans le cadre de la protection de l’enfance et « dormir au chaud ». Il pourra aussi être scolarisé, apprendre le français et envisager un parcours professionnel ici. S’il est déclaré majeur, il sera expulsable si ses demandes de titre de séjour n’aboutissent pas.

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