"Mon pays n’est pas sûr", de Simone Fluhr

 ?... Maintenant, il ne reste plus qu’à attendre trois semaines, jour pour jour, vingt et un jours d’angoisse où ni l’un ni l’autre ne mangent plus, ne dorment plus, perdus commejamais. La décision arrive : ils ont obtenu le statut de réfugié. Ils ont du mal à y croise. Il leur est difficile d’accepter l’idée que la machine à broyer les sans‑papiers n’aura pas réussi à les anéantir totalement On sent qu’il faudra du temps, beaucoup de temps, pour que la maman arrive à se convaincre puis à convaincre son garçon que plus personne, ni là‑bas, ni ici ne leur fera du mal » (p. 82).

Dans sa préface, le philosophe Jean‑Luc Nancy nous interpelle d’emblée : « ... ce qu’écrit Simone Fluhr est là, se passe là, sous nos yeux, à nos portes et dans nos rues... »

Simone Fluhr née en 1959 à Mulhouse, travaille depuis plus de dis ans à CASAS, une association d’aide aux demandeurs d’asile. Dans cette maison jaune située au coeur de Strasbourg, des gens venus de tous les coins du monde livrent par bribes leur espoir de trouver un refuge suite aux persécutions qui les ont fait basculer dans l’exil.
Imperceptiblement, mais avec une volonté affirmée ces dernières années, une autre violence va se superposer à la violence passée, celle qu’on leur fait subir, ici, chez nous...
Également co‑auteure avec Daniel Cache de plusieurs films documentaires dont Jours d’exil (2001), La casa à la rue (2006), Les éclaireurs (2011), auxquels de livre fait écho.

Collection "Les contemporains"

Série Témoignages n°1

Scribest / Dora films


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