Le dimanche 31 mai, alors qu’il cherchait une pharmacie de garde pour acheter les médicaments prescrits pour son épouse confrontée à des suites de couches difficiles, Monsieur Mohammad Saleh A., ressortissant bangladais et père de famille sans histoire, a fait l’objet d’un contrôle d’identité aléatoire, puis a été emmené au commissariat de Noisy-le-Grand pour défaut de titre de séjour. Il en sortira grâce à la mobilisation massive de la communauté scolaire et de ville profondément émue et indignée par l’arrestation de ce père de famille très apprécié. En France depuis 2014 et débouté du droit d’asile, il a attendu d’avoir plus de 5 années de présence pour déposer une demande d’obtention de titre de séjour comme le prévoit la circulaire Valls toujours en vigueur dans les préfectures pour les parents d’enfants scolarisés.
En effet, il est le papa de Tahsin en classe de 5ème au collège Pierre de Geyter à Saint-Denis, Wasi en classe de CP à l’école Jules Guesde de la même ville, Tanjim en classe de CE1 à l’école Jules Guesde de la même ville et de jumeaux : Muddassir et Muzzammil âgés seulement de deux mois. Ses enfants sont scolarisés depuis plus de trois années et deux d’entre eux n’ont connu que le système scolaire français.
Depuis janvier 2020, Monsieur est accompagné par le Réseau Education Sans Frontière dans sa démarche de régularisation mise à mal par la procédure dématérialisée de prise de rendez-vous titre de séjour et la pénurie de plages disponibles.
Sans cette entrave à accéder à ce service, Monsieur serait aujourd’hui sans nul doute en situation régulière.
Très impliqué dans la scolarité de ses enfants comme le témoignent unanimement les équipes pédagogiques des deux établissements scolaires, Monsieur représente également le principal soutien financier et affectif pour sa famille.
La reconduite de Monsieur en Bangladesh serait par conséquent gravement préjudiciable à lui-même et à ses proches, et porterait atteinte au droit au respect de la vie privée et familiale.
Enfin, pour toutes les décisions administratives ou autres, c’est “l’intérêt supérieur de l’enfant qui doit être une considération primordiale”.
Pour toutes ces raisons, nous, enseignant-e-s, parents d’élèves, voisin-e-s et citoyen-ne-s, demandons au tribunal administratif de Montreuil d’annuler l’Obligation de Quitter le Territoire Français prise à l’encontre de Monsieur Mohammad Saleh A. et d’enjoindre le préfet de la Seine-Saint-Denis à lui délivrer un titre de séjour pérenne portant la mention « vie privée et familiale » afin que cette famille puisse enfin retrouver la sérénité et la stabilité qu’elle mérite.