Monsieur le Préfet
Mme Iyanda, nigériane, a quitté son pays enceinte avec ses deux enfants afin d’éviter l’excision de ses deux filles. Ils sont arrivés en France en août 2014. Après un long parcours, leur demande d’asile a malheureusement été refusée, faute de preuves quant aux risques encourus.
Presque 7 années ont passé et aujourd’hui, les enfants sont parfaitement intégrés en France, ils parlent couramment le français en plus de l’anglais, se sont fait des amis et réussissent leur scolarité. Leur avenir est en France. Mais ce sont des enfants en grande souffrance, avec l’angoisse toujours présente d’être renvoyés dans un pays où ils ne seront pas protégés et qu’ils ne connaissent pas.
Pourtant, ils remplissent pleinement les critères posés par la circulaire Valls du 12 novembre 2012, qui fixe les conditions à remplir pour l’admission au séjour des ressortissants étrangers en situation irrégulière, à savoir :
– la présence sur le territoire français depuis au moins 5 ans (bientôt 7 ans pour cette famille)
– la scolarisation des enfants depuis au moins 3 ans ( les 2 aînés poursuivent cette année leur septième année d’enseignement en France : Teniola est au collège Braque en 4ème, Ajibola en CM1 à l’école Marot et Lutifat en CP dans la même école).
– une bonne capacité d’intégration dans la société française : en plus de leurs bons résultats scolaires, les enfants s’investissent dans des activités péri-scolaires et leur maman dans la vie associative, faute d’être autorisée à travailler
– des liens personnels et familiaux stables : outre les nombreuses relations qu’ils ont développées tout au long de leur parcours, chacun des enfants a récemment fait l’objet d’un baptême républicain qui lui a donné un parrain et une marraine, de nationalité française.
Pour tous ces motifs, nous demandons à Monsieur le Préfet de Seine-Maritime de bien vouloir examiner le droit au séjour de cette famille, à la lumière des critères posés par la dite circulaire, qui, comme le rappelait Monsieur le Ministre de l’intérieur, « permet, dans le cadre fixé par la loi, une juste prise en compte de certaines réalités humaines ».
C’est par des actes de générosité comme l’accueil et le soutien de cette famille, que l’on peut faire vivre les valeurs de la République française, celles que nous sommes fiers de partager et auxquelles nous croyons.
Et s’ils voulaient juste vivre et être heureux ensemble…