RESF a 20 ans !

PAROLES DE JEUNES ET FAMILLES EN ATTENTE DE REGULARISATION

Elle attend d’être prise en charge par l’ASE, ils et elles vont être parrainé.es, ils demandent, espèrent leur régularisation, présents depuis tant d’années en France ….

Abdeslam. Texte écrit en atelier d’écriture à Montpellier

« J’ai dix neuf ans et je ne peux pas rentrer dans une boîte car j’ai pas un
TITRE DE SEJOUR

Et tous mes potes rentrent en boîte et pas moi.
Je retourne chez moi je ne me sens pas bien
Je pleure tout le temps
Des fois je me dis j’existe pas
enfin j’existe mais c’est comme si j’existais pas

Je me mets sur mon lit et je vois un poster d’un footballeur
Le lendemain je suis allé voir un club de foot
et là aussi ils veulent pas me prendre
parce qu’ils m’ont demandé un Titre de séjour

A la fin j’ai laissé tomber tout J’ai décidé de mourir
Je me suis jeté dans une rivière où il y a plein de crocodiles
Mais les crocodiles ne m’ont pas mangé :
ils disent que j’ai pas de Titre de Séjour
Fous le camp de ma rivière !

Abdeslam »
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Mme G. tunisienne

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Famille Lumturi, albanaise, à Nice

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Makalé, 17 ans, dont la minorité était contestée par l’ASE du Gard, vient de gagner son recours au tribunal. Elle est maintenant prise en charge, et souhaite devenir électricienne. Félicitations.

« Coucou tout le monde,
Je m’appelle Makale SOUMAH d’origine guinéenne. J’ai 17 ans. Je suis arrivée en France depuis 2023. J’ai fait ma demande de minorité au département de Nîmes J’ai été mise à l’abri durant 30 jours et ma minorité n’a pas été reconnue par le département. Il va falloir que j’entame d’autre procédure qu’on appelle le recours. Pour voir le juge, il faut être accompagné par des associations qui sont touchées par nos différentes histoires et le parcours qu’on a traversé pendant le trajet. Ils nous aident aussi de nous intégrer en France, connaitre la loi française tout en partant à l’école et être assisté par les personnes volontaires (les bénévoles).
En effet le RESF30 (le réseau sans frontières 30), coordonné par l’impératrice Madame Muriel et son équipe : Madame Line, Messieurs Dominique remplacé par Messieurs F, Madame Catherine, Madame Magui (Maguy ?), la reine du chaud et autres personnes… Cette équipe est chargée de monter les différents dossiers judiciaires et cherche un avocat pour nous défendre à la justice.

L’Association Trampoline et la Clé des mots : la reine mère de tous les mineurs qui fréquentent l’école d’intégration. Madame Muriel et son équipe : Monsieur Dominique le prince, Madame Magui, Madame Marie, Monsieur Bruno. Ils sont nombreux et la Clé des mots coordonnée par Madame Jacqui et son équipe, Madame Marie, Madame Geneviève et autres.
Et sans oublier l’une des plus grandes Associations résidant à Ales appelée DÉFENSE DES DROITS INTERNATIONAL (délégation D.E.I Gard) : la vice -présidente Madame Line, et moi Madame Makale, messieurs Boris et autres sont les membres de cette association qui sont toujours dans les procédures de minorité, continuent à assister toujours. Toutes ces différentes associations étant leur bras droit, et être là pour eux dans le futur tout en continuant le même chemin, mener le même combat pour notre cause.
J’invite nous les jeunes de nous rapprocher à eux, dans leurs combats pour notre cause pour leur donner la force, le courage, la motivation surtout la confiance mutuelle.
Bon courage les guerriers.
Signé Makale »
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Mamadou, ancien MNA, auteur du livre « Né pour partir », aujourd’hui frappé d’une OQTF.

Arrivé mineur isolé en France à 17 ans, Mamadou a raconté son parcours d’exil plein de dangers dans un atelier de son lycée animé par l’écrivain et ancien Ministre à l’Égalité des Chances Azouz Begag, dans le cadre d’un projet pédagogique de la Région, avec l’Académie et l’association « Ecrivains sans frontières ». De son témoignage est sorti un livre de fiction intitulé « Né pour partir » co-écrit avec Azouz Begag, et édité par les Éditions Milan. Depuis sa sortie, en septembre 2023, le livre rencontre un franc succès jusqu’en Allemagne, et Mamadou est l’invité officiel de nombre de manifestations dans des établissements scolaires et des salons littéraires, comme pour d’autres débats.

Au lieu de reconnaître le courage dont a fait preuve Mamadou tout au long de son parcours d’exil et d’intégration, et sa réussite, la Préfète a choisi de ressasser des soupçons émis en 2018 sur ses actes d’état civil. A l’époque, il avait été sorti de sa prise en charge de l’ASE du Var, obligé d’interrompre son apprentissage de boucher, et victime d’une 1ère OQTF. Mais dès le début de 2019, Mamadou recommençait tout à Lyon. De nouveau scolarisé, il a obtenu son Bac Professionnel en Logistique en juin 2023, et il travaille depuis dans cette branche. Il justifie de son identité avec actes d’état civil et passeport authentifiés par les autorités guinéennes. Il sera bientôt papa.
Nous refusons que la Préfecture du Rhône démolisse le parcours d’intégration réussi de Mamadou. Nous demandons un titre de séjour pour Mamadou Dioulde Sow, « Né pour partir » et maintenant parti pour rester…
Pétition à signer
https://reseau-resf.fr/Un-titre-de-sejour-pour-Mamadou-Dioulde-Sow-partout-celebre-pour-son-livre-Ne
RESF 69
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PAROLES de Jeunes en attente de régularisation
Le jour de leur parrainage

MERIAM
Être jeune sans papiers, c’est se sentir exclu de la société française, ne pas avoir de droits, être privé de la vie qu’on souhaite avoir.
Sans papiers tu ne peux rien faire, tu ne peux pas passer le permis de conduire, tu ne peux pas avoir un travail avec un contrat, un job étudiant, tu ne peux pas voyager, te déplacer librement.
Tu es prisonnier.
Tu as peur de circuler librement, tu as l’angoisse d’être arrêté.
Toutes les portes sont fermées, c’est une vie de galère.
Aujourd’hui en France être sans papiers, c’est comme être dans une prison, on ne peut pas travailler, ni sortir librement, ni s’amuser comme tous les autres.
On ne peut pas se déplacer librement : la peur de se faire contrôler est constante. On ne peut pas partir en vacances comme tous les autres.
Plusieurs jeunes sont privés d’aller voir leurs familles et c’est quelque chose qui compte beaucoup qui est très important.

DRISSA
Si on est venu en France ce n’est pas pour rien, on a tous une raison valable.
Ici on a l’opportunité d’avoir une vie meilleure, d’avoir accès à l’éducation, à la liberté, au travail et à un bon niveau de vie.
Avec les papiers l’avenir c’est l’épanouissement, la stabilité, un bon travail et le confort.
Ce qui compte le plus pour nous c’est avoir le séjour et finir les études, travailler et avoir une vie meilleure.
Notre avenir on le voit en France comme les autres citoyens français, travailler en règle comme un bon citoyen. Et être libre de m’exprimer comme un citoyen français.

STEPHANE
La solidarité est quelque chose d’important qui aide pour réunir les gens, pour partager nos idées et nos points de vue.
L’information est primordiale pour nous car il est important de se renseigner auprès des spécialistes afin qu’ils puissent mieux nous aiguiller en fonction de notre situation.
Le fait d’être tous ensemble ici aujourd’hui nous montre qu’on n’est pas tout seul et qu’il y a des gens qui se préoccupent de notre situation.
Ici on ne se sent pas seuls face à notre situation, ça fait plaisir de voir qu’il y a des personnes qui nous soutiennent et d’autres dans la même situation que nous et qui comprennent notre ressenti.
Le fait d’être avec des personnes dans la même situation que nous, ça soulage, ça donne de l’espoir, on voit qu’on n’est pas seul.
On veut mettre nos idées ensemble, la solidarité c’est une force qui permet de se faire entendre.

BILAL
Être jeune sans papiers en France c’est comme être condamné à rester sur place. C’est comme d’être enfermé dans sa chambre. On ne peut pas profiter de ce pays comme on veut.
On a peur d’être expulsé.
On a honte de sortir son passeport aux examens blancs car les autres ont leur carte d’identité.

SOULEYMANE (qui veut être médecin)
Pour beaucoup d’entre nous on est seul ici en France, et on ne peut pas retourner au pays.
Si on a quitté notre pays c’est qu’on a fui et qu’on ne pouvait pas faire autrement.
Ici il y a des rêves qu’on pourra réaliser, et qu’on ne peut pas réaliser au pays.
Au pays il n’y a pas de lois qui permettent le respect, alors qu’en France tu te sens plus
important, au pays souvent tu n’es rien.
Ce qui est important en France c’est l’éducation, les études et le travail pour avoir une
meilleure vie.
(RESF 93)