C’est un militant associatif bien connu des Alençonnais dans les milieux culturels et sportifs qui lance l’alerte. « J’ai rencontré à la gare, le 9 novembre 2019, ce jeune orphelin famélique qui portait sur son visage les récentes cicatrices de son très long et dangereux périple pour venir au Pays des droits de l’homme, croyait-il. C’était la veille de son anniversaire, 16 ans. » Après le week end du 11 novembre, il s’est rendu à l’Aide Sociale à l’Enfance ( ASE), censée protéger les mineurs en danger, mais qui malgré des papiers parfaitement authentiques et authentifiés l’a mis à la rue. 2 ans de galère, heureusement soutenu par une famille de cœur, et des associations : Solidarité Durable avec les Réfugiés pour l’apprentissage du français, la Cimade pour faire les démarches administratives et judiciaires, Réseau Education Sans Frontières pour la scolarisation, le Secours Populaire, pour l’alimentation et les clubs de Foot.
Le jeune Mamadou est devenu un lycéen modèle, passionné par son métier, la plomberie, et très apprécié de ses patrons de stage. Il écrit désormais dans un français soutenu des poèmes pour exprimer son mal –être. Il obtient enfin son passeport durement acquis auprès de l’Ambassade de Guinée à Paris.
Ses avocates ont déposé depuis longtemps un dossier de recours contre la décision de l’ASE dont on peut désormais prouver qu’elle était totalement injustifiée. Désormais, il attend une décision de justice. Il a écrit aussi à la Juge des enfants et à la Juge des tutelles pour demander une mise à l’abri et une prise en charge par l’ASE pour pouvoir entrer en apprentissage. Aucune réponse ne lui sera jamais adressée, aucune convocation alors qu’il approche de ses 18 ans. Ne pouvant croire que la justice du Pays des Droits de l’Homme soit totalement aveugle ou paralysée et laisse pourrir cette situation, nous en appelons à M. Coudert, Procureur de la République à Alençon et au Juge des enfants, pour que cet adolescent méritant soit convoqué très rapidement. Il ne doit pas rejoindre dans la clandestinité des sans-papiers ses camarades qui n’ont jamais été reçus par les juges : Bienvenue, Saliou, Mohamed, Alassan, Abou, Sékou, ...et des dizaines d’autres. Tandis que chacun des jeunes Ivoiriens a pu obtenir une audience et entrer à l’ASE, les autres, enfants du Mali ou de la Guinée, restent dans l’oubli, ou le mépris… Cette situation doit cesser, la Justice ne doit-elle pas être la même pour tous ?