56 - Morbihan

Suite à une expulsion brutale, une indignation citoyenne

Pour le retour et la régularisation de la famille HAMZAJ

Résidant sans discontinuité depuis 2019 sur le territoire de Lorient et parfaitement intégrée dans le tissu local, la famille HAMZAJ a été expulsée en Albanie le 29 août 2023 dans le cadre d’une opération d’expulsion charter dans la zone ouest.
Déboutée de sa demande d’asile après recours à la Cour Nationale du Droit d’Asile, sans que les menaces et les dangers réels encourus par cette famille en Albanie n’aient jamais été pris en compte, la famille a été assignée à résidence.
Elle a été arrêtée le 29 août au matin, lors d’un pointage quotidien au commissariat de police. Les parents et trois de leurs quatre enfants ont été embarqués, menottés, sans même qu’ils aient pu donner la moindre nouvelle à leur fille aînée, majeure, élève infirmière et titulaire d’un titre de séjour étudiant. Cette expulsion la prive de son soutien familial, capital pour la poursuite de ses études. Déjà titulaire du diplôme d’état d’aide-soignante, elle poursuit ses études au sein de l’institut de formation en soins infirmiers de Lorient en seconde année.
Les deux parents étaient professeurs en Albanie, elle d’anglais, lui de mathématiques/géographie. La France manque de professeurs.
La mère était déléguée des parents d’élèves à l’école et au lycée. Elle parle parfaitement notre langue et donnait des cours de français langue étrangère aux enfants primo-arrivants.
La France manque de parents impliqués dans la vie éducative et associative.
Le père ici s’est découvert une passion pour la permaculture, a travaillé dans une ferme, et son patron lui a proposé un CDI au vu de ses compétences et de son implication.
La France manque d’agriculteurs.
Les deux filles expulsées, l’une de 17 ans, en terminale, l’autre de 15 ans en 1ère, ont toutes deux obtenu leur brevet avec mention TB et reçoivent des bourses d’excellence. Celle qui entre en terminale est en parcours de BAFA et travaillait jusqu’à son expulsion comme animatrice dans un centre de loisirs, suivant en cela l’ainée et toute la famille impliquée dans le mouvement scout laïque des Eclaireurs et Eclaireuses de France.
La France manque d’animateurs et animatrices.
Les deux lycéennes expulsées étudient dans des filières scientifiques, de mathématiques et de sciences économiques. Elles sont brillantes. En France, les filles sont sous-représentées dans les matières scientifiques au lycée.
La France manque de filles dans les filières scientifiques.
A tous égards, priver ces jeunes filles de la possibilité de poursuivre une éducation secondaire scientifique semble incompréhensible. Le plus jeune des quatre enfants avait également des résultats scolaires excellents. L’école publique française a besoin d’élèves brillants.
L’expulsion de la famille Hamzaj révolte et scandalise autant qu’elle paraît dénuée de sens.

Avec toutes celles, tous ceux, citoyen.ne.s, lycéen.ne.s, parents d’élèves, associations, élu.es, qui se sont mobilisé.e.s et qui continuent à le faire, nous vous demandons, M. le préfet, en suite d’un réexamen attentif de la réalité de l’intégration et des talents de la famille Hamzaj, son retour en France, sa régularisation, et la présence rapide des trois enfants scolarisés dans leur école et leur lycée du bassin de Lorient.