80 - Somme

Pour ne pas expulser en Géorgie Inéza, Sergo et leur enfant de 5 ans.

Monsieur le Préfet de la Somme,

Je, soussigné(e), sollicite votre bienveillance pour ne pas expulser Inéza et Sergo, suite à la 4ième OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) que vous leur avez infligés le 2 janvier 2025, en écrivant dans votre arrêté, notamment :
1). « …ne justifie pas de son insertion dans la société française…. »,
2).« …ne dispose d’aucune ressource et d’aucune activité professionnelle »…,

Pour mémoire, Inéza et Sergo, d’origine Yézides, ont fui la Géorgie, il y a 12 ans après avoir résisté pour y vivre contre l’ambiance violente et nationaliste qui y régnait, au point où le frère d’Ineza en a perdu la vie. En venant en France, ils espéraient un accueil social, la possibilité d’être autonome économiquement parlant, leur permettant d’être debout et dans la dignité.

Accueillis dans un premier temps à Paris puis à Mulhouse, c’est à Amiens, depuis 2015, que Inéza et Sergo ont essayé de s’insérer plus particulièrement, même si les conditions d’hébergement ont été chaotiques. En effet, de 2015 à 2018, ils ont vécu, à Amiens, soit dans une voiture, soit chez des compatriotes, une véritable galère…

1) Après 2018, une fois stabilisés en hébergement d’urgence dans un hôtel à Amiens, Inéza et Sergo ont suivi assidûment les cours de Français aux Restos du Cœur et se sont investis activement dans les jardins solidaires animés par le CCAS de la ville d’Amiens… De plus, Madame le Maire de Longueau les a déclarés citoyens d’honneur de sa commune en 2019 en les parrainant de manière républicaine avec, comme marraine, une membre adjointe du Conseil municipal et comme parrain Monsieur Vincent BERNARDET, ancien collaborateur du député François RUFFIN, auteur du livre "Les "Yé-Quoi ?" ou les Yézides du Sinjar à la Picardie".

2) Exercer une activité professionnelle, avoir des ressources leur est impossible. Inéza et Sergo sont interdits de travailler depuis 2012 car lorsque l’on est demandeur d’asile, déboutés du droit d’asile ou sous OQTF, avoir une activité salariée est répréhensible (comme stipulée par l’autorité du Ministère de l’Intérieur)… Ainsi, cette famille ne vit que de l’aide alimentaire des Restos du Cœur et du Secours Populaire, "Pôle-Emploi étant dans l’impossibilité de leur procurer un travail faute de papiers"… Reste qu’Inéza et Sergo se sont manifestés auprès d’employeurs qui leur ont fournis une promesse d’embauche, Inéza en CDI dans une société de restauration rapide, Sergo dans une association d’aide à domicile.

C’est pourquoi, au regard des exemples effectifs d’insertion développés au point N°1 et des promesses d’embauche réels citées au point N°2, je souhaite que Inéza et Sergo puissent rester en France avec leur enfant (scolarisé en grande section de maternelle à Amiens) et soient régularisés.

En espérant un regard humain sur cette famille, je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à mon attachement aux valeurs républicaines, solidaires et fraternelles qui fondent notre République.