Monsieur le Préfet de la Somme,
Je, soussigné(e), sollicite votre bienveillance pour ne pas expulser en Géorgie, Lela et Gor et leurs 2 enfants âgés de 6 et 4 ans, suite à l’OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) que vous leur avez infligée le 3 février 2025, en écrivant dans votre arrêté, notamment :
1). « …ne justifie pas de son insertion dans la société française…. »,
2).« …ne dispose d’aucune ressource et d’aucune activité professionnelle… »,
Pour mémoire, Léla a fui la Géorgie, en 2018, pour rejoindre la France, mise à la porte de sa maison natale par ses parents en raison de désaccords familiaux profonds, tandis que Gor a fui l’Arménie en 2017 (avec sa mère), répudiés tous les 2 de leur famille, de leurs voisins. La raison du rejet de Gor par ses amis, vient du fait qu’il est l’enfant d’une mère violée, la police et la société arménienne n’ayant pas pris suffisamment au sérieux ces scandaleux faits de société tandis que la France les condamne…
Ainsi, Gor et Lela, une fois en France se sont unis par un acte de concubinage reconnu à la mairie d’Amiens et ont 2 enfants aujourd’hui. Malheureusement, l’aîné des 2 enfants est atteint du trouble grave de neuro-développement ou trouble du spectre autistique.
1). Leur insertion s’est réalisée, avec leur aîné, dès son plus jeune âge, par nombre de contacts avec le Centre hospitalier Universitaire d’Amiens, par une présence assidue pour participer à des groupes thérapeutiques au pôle pédo-psychiatrique de la ville d’Amiens, tout comme aux réunions pédagogiques afin qu’il puisse évoluer positivement et trouver une véritable place à l’école « André-Bernard », ensuite à l’école « la Vallée » d’Amiens et dans la société française. De plus, Lela et Gor, n’ont pas cessé d’interpeller les travailleurs sociaux du service d’urgence, le 115, tout comme les assistants parlementaires du député (Mr François Ruffin) pour les démarches administratives et c’est bien dans ce combat que Léla et Gor ont prouvé leur insertion pour que leur fils progresse et soit « débout ». De plus, Lela et Gor ont été actifs (une fois les premiers soins effectués pour leur aîné et après la naissance de leur cadette), dans les activités d’apprentissage de la langue française au Secours Catholique, dans la rencontre des acteurs du Secours Populaire, des Restos du Cœur, une autre possibilité d’insertion…
2). Quant aux reproches à Lela et Gor de ne pas disposer de ressources et d’activité professionnelle alors que les autorités préfectorales leur interdisent de travailler, c’est véritablement une hérésie de leur imposer une Obligation de Quitter le Territoire Français.
Pour autant, ils n’ont pas cessé d’interpeller les agents de « Pôle-Emploi » pour une activité salariale, mais ceux-ci n’ont pu donner suite, faute de papiers… Cependant Lela et Gor se sont manifestés auprès d’employeurs qui leur ont fourni une promesse d’embauche, embauche qui se concrétisera immédiatement dès l’obtention d’un titre de séjour, elle comme aide à domicile et lui comme agent logistique.
De plus, leur avenir professionnel respectif est prometteur puisque Lela est titulaire d’un BTS à vocation touristique multilingue car elle domine l’Anglais, le Géorgien, l’Arménien, le Russe et connait assez bien le Français, capable d’écrire clairement un mail. Gor, titulaire d’un baccalauréat, domine le Géorgien, l’Arménien, le Russe, est habile pour s’exprimer en français et réaliser un message internet.
C’est pourquoi, au regard des exemples effectifs d’insertion développés au point N°1 et des promesses d’embauche réelles citées au point N°2, je souhaite que Lela et Gor puissent rester en France avec leurs deux enfants et soient régularisés.
En espérant un regard humain sur cette famille, je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à mon attachement aux valeurs républicaines, solidaires et fraternelles qui fondent notre République.