Monsieur le Préfet de la Somme,
Je, soussigné(e), sollicite votre bienveillance pour ne pas expulser en Géorgie, Nunu et Paata NARINDOSHVILI et leurs 3 enfants (Nicoliz, Annamaria, Emilia, âgés respectivement de 9, 7, 2 ans), suite à l’OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) que vous leur avez infligée le 6 mai 2025, en écrivant dans votre arrêté, singulièrement : 1). « …ne démontre pas d’une intégration particulière dans la société française…. », 2).« …ne démontre pas notamment exercer une activité professionnelle... ne dispose d’aucune ressource »…,
Pour mémoire, Nunu et Paata Narindoshvili ont fui la Géorgie, en 2017 avec Nicoliz, leur premier enfant car leur intégration économique et sociale était entièrement entravée. Nunu, la maman, travaillant comme cadre territoriale dans une des villes en périphérie de Tbilissi, la capitale, a été licenciée en 2013, du fait de ses opinions politiques divergeantes de celles des élus territoriaux de cette ville. Malgré sa volonté de retrouver, pendant quatre ans, un emploi, du fait de ses diplômes universitaires, elle est restée rejetée et impossible d’accéder à une activité à la hauteur de ses possibilités... En rejoignant la France, elle et son mari, espérait et escompte toujours trouver un avenir économique et social plus radieux...
1) En terme d’intégration : très vite, Nunu et Paata se sont investis dans les cours de Français animés par le CARDAN au point de devenir pour Nunu, l’une des animatrices d’un des ateliers de lecture de l’évènement annuel amiénois dénommé "Leituria-Furiosa" et pour Pataa, il est salué pour son investissement dans les jardins solidaires du CCAS de la ville d’Amiens. Nunu et Paata ne se sont pas contenter uniquement de suivre la scolarité de leurs enfants, mais ont su les motiver pour les faire participer à des activités de judo pour leur deuxième fille et à des cours de musique (saxophone) au conservatoire pour leur fils aîné. Il reste que leur intégration sociale est très remarquée par les parents d’élèves car nombre d’entre eux l’ont attesté par écrit auprès de vous, Monsieur le Préfet, tout comme les enseignants de l’école René Lamps parce que cette famille est très présente et investie dans les activités péri-scolaires…
2) En terme de ne pas exercer une activité professionnelle et de ne pas disposer de ressource : il y a dans cette affirmation, une aberration puisque les autorités préfectorales leur interdisent de travailler… Pour autant, ils n’ont pas cessé d’interpeller les agents de « France-Travail » pour une activité salariale, mais ceux-ci n’ont pu donner suite, faute de papiers… Cependant Nunu et Paata se sont manifestés auprès d’OZANGE/Ménage-Service d’Amiens qui leur ont fourni une promesse d’embauche, embauche qui se concrétisera immédiatement dès l’obtention d’un titre de séjour, Nunu et Paata comme agents de service, des métiers qui viennent d’ailleurs d’être déclarés comme « métiers en tension ». En attendant, cette famille ne vit que de l’aide alimentaire des Restos du Cœur et du Secours Populaire...
C’est pourquoi, au regard des exemples effectifs d’insertion développés au point N°1 et des promesses d’embauche réelles citées au point N°2, je souhaite que Nunu et Paata NARINDOSHVILI puissent rester en France avec leurs trois enfants et soient régularisés…
En espérant un regard humain sur cette famille, je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à mon attachement aux valeurs républicaines, solidaires et fraternelles qui fondent notre République.