Monsieur le Préfet de la Somme, Madame la Secrétaire Générale,
Je, soussigné(e), sollicite votre bienveillance pour ne pas expulser la famille ISADJANYAN Edgar, Lianna et leur fille en Arménie, suite à la 4ième OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) que vous leur avait infligé en novembre 2022, mettant en avant notamment « l’absence d’insertion dans la société Française, n’exerçant pas une activité professionnelle… ne justifiant pas de conditions d’existence …, ne disposant d’aucune ressource » !!
Pour mémoire, cette famille est arrivée en France en 2014, rejetée de la société arménienne du fait de leur handicap respectif : Lianna, victime d’une dysplasie des hanches avec prothèse totale et Edgar, invalide suite à un traumatisme cérébral dû à un tir de pistolet, qui l’a rendu hémiplégique…
Après les nombreuses hospitalisations de Lianna et Edgar, les mois de convalescence (Edgar a toujours des soins de kinésithérapie), ils ont suivi des cours de Français proposés par différentes associations, notamment les Restos du Cœur, le CARDAN, le Réseau Solidaires Amiénois, le Secours Catholique Ils sont participants aux activités d’entraide et de solidarité initiées par l’association franco-arménienne « ARATTA ». Régulièrement, ils sont présents aux activités de jardinage et de cuisine dans le cadre des « Jardins-Solidaires » mise en place par la ville d’Amiens.
Plus encore, devant le parcours de vie de cette famille, de nombreuses personnalités élues (maire de Longueau, députés, conseillers départementaux et régional, conseillers municipaux de la ville d’Amiens, présidents de la Ligue des Droits de l’Homme, ancien président de l’association des adultes et jeunes handicapés de la Somme, secrétaires syndicaux et associatifs) ainsi que plus de 1900 citoyens, ont témoignés et garantis de la possibilité pour cette famille d’une intégration économique et sociale réussie si elle est régularisée…
Exercer une activité professionnelle, avoir des ressources leur est impossible. Lianna et Edgar sont interdits de travailler depuis 2014 car lorsque l’on est demandeur d’asile, déboutés du droit d’asile ou en OQTF, avoir une activité salariée est répréhensible (comme stipulée par l’autorité du Ministère de l’Intérieur)… Ainsi, cette famille ne vit que de subsides du service d’urgence (quelques euros par jour) et de l’aide alimentaire des Restos du Cœur et du Secours Populaire…
C’est pourquoi, je souhaite que la famille ISADJANYAN puisse rester en France avec leur fille Shoushanik (scolarisée en 5ième au collège Janvier à Amiens) et soit régularisée. En espérant un regard humain sur cette famille, je vous prie de croire à mon attachement aux valeurs républicaines, solidaires et fraternelles qui fondent notre République.