80 - Somme

Pour un hébergement d’urgence pour la famille KHUDOYAN-KHOCHOYAN et leurs 4 enfants

Madame la Préfète de la Somme,

Je, soussigné(e), sollicite votre bienveillance pour permettre à la famille KHUDOYAN-KHOCHOYAN d’être prise en charge par le 115 et de bénéficier d’un hébergement d’urgence. Cette famille a fui l’Arménie en raison de ses origines yésides et se trouve en France depuis 3 ans et demi.

Les enfants sont parfaitement intégrés et suivent une scolarité exemplaire à Amiens : Joni fait sa rentrée en CM1 à l’école du Pigeonnier, Diana et Denis en 1ère professionnelle « Gestion Administration et Logistique » au lycée Romain Rolland. Le petit dernier, Slo, deux ans, bénéficie d’un atelier « éveil au langage » au Centre Social et Interculturel ALCO. Leur mère, Xaylaz, participe à l’atelier Couturières Sans Frontières de l’ALCO.

Déboutée du droit d’asile, la famille s’est vue proposer l’aide au retour, et est menacée d’éloignement. Le 2 juillet elle a même été exclue de son hébergement à l’hôtel car elle a refusé celui proposé au sein du Dispositif Préparatoire d’Aide au Retour, dans un camping de la ville de Péronne à 40 km d’Amiens. Depuis la Préfète de la Somme s’oppose catégoriquement à une prise en charge par le 115.

La sanction est dure pour Xaylaz, Sabri et leurs quatre enfants qui ont refusé cet hébergement par crainte d’être renvoyés en Arménie où leur sécurité, en raison de leur appartenance à la minorité Yézide, n’est pas assurée.

Grâce à une forte solidarité citoyenne la famille a pu être mise à l’abri pendant les vacances scolaires mais depuis deux jours, Xaylaz, Sabri et leur quatre enfants sont contraints de dormir dans une voiture. L’équipe enseignante de l’école élémentaire Le Pigeonnier a été très affectée de constater l’état de fatigue de Joni 9 ans.

L’opposition de la Préfète de la Somme à une prise en charge par le 115 est contraire au principe d’accueil inconditionnel et s’attaque à l’intérêt supérieur des enfants. En cette rentrée des classes ils doivent bénéficier d’un hébergement stable et décent.

C’est pourquoi je souhaite que Madame la Préfète de la Somme lève l’opposition à leur prise en charge par le 115 et ne mette pas à exécution la mesure d’éloignement.

En espérant un regard humain sur cette famille, je vous prie de croire à mon attachement aux valeurs républicaines, solidaires et fraternelles qui fondent notre République.