Le maire d’une commune où doit être installé un centre d’accueil pour migrants poussé à la démission suite à des menaces de mort et à l’incendie de sa maison, les locaux d’une association tourangelle qui vient en aide aux mineurs étrangers isolés vandalisés. Ce ne sont que deux exemples du climat de violence et d’intimidation qui se propage dans notre pays alors que le gouvernement s’apprête à présenter au Parlement son projet de loi sur l’asile et l’immigration. Ce sera le vingtième depuis quarante ans et comme les précédents, il conduira à de nouvelles restrictions de droits pour les personnes étrangères, mesures qui n’ont rien à envier aux propositions faites sur le même sujet par les partis de droite ou d’extrême-droite dont les positions idéologiques se rapprochent ici dangereusement.
Tout est fait dans les discours et dans les faits pour discriminer, stigmatiser et criminaliser des hommes, des femmes et des enfants déjà lourdement éprouvés par les violences qui les ont contraints à l’exil tout autant que par le parcours périlleux, voire mortel, qu’ils ont dû emprunter pour rejoindre l’Europe. Faut-il rappeler encore une fois que depuis le début des années 90, au moins 50 000 migrants sont morts au voisinage de l’Union Européenne ? Faut-il rappeler encore une fois que nombre d’entre eux sont repoussés, avec l’accord plus ou moins tacite sinon la participation des Etats, vers les geôles libyennes où ils subissent les pires traitements ? Quant à ceux qui réussissent malgré tout à passer les frontières, ils sont soumis aux incessantes tracasseries administratives, aux violences policières et à l’exploitation, quand ils ne sont pas envoyés dans des centres de rétention administrative. Tout semble fait pour repousser, tourmenter et dissuader des personnes auxquelles il faudrait au contraire tendre spontanément la main. La défaillance des services d’hébergement d’urgence est à ce titre symptomatique. Malgré les lois, les conventions internationales et les promesses présidentielles, la France ne se donne pas les moyens de loger correctement les personnes sans abri, parmi lesquelles se trouvent de nombreuses familles de migrants, avec parfois des enfants en bas âges, contraintes de dormir à la rue, comme c’est le cas quotidiennement à Tours.
Dans ce contexte, nous, citoyens, collectifs et associations, devons plus que jamais faire bloc pour briser la spirale de la violence et de la haine, combattre les idées fausses entretenues à des fins démagogiques et électoralistes, et renforcer l’aide, de quelque nature qu’elle soit, apportée aux personnes migrantes. Nous ne baisserons pas les bras car nous sommes persuadés que celui qui se préoccuper de son frère en humanité finit toujours par gagner.
À l’appel de : Chrétiens-Migrants, Réseau Éducation sans Frontières (RESF), Emmaüs 100 pour UN, Utopia 56, Pastorale des Migrants, CCFD Terre Solidaire, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Rencontre Entraide Protestante, Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), Amnesty International 37, La CIMADE, Europe Écologie Les Verts Touraine, NPA, ATTAC, Collectif Palestine 37, et de tant d’autres qui relaient cette information.
En mémoire du Père Léon Gahier, prêtre-ouvrier, Capucin de la famille des Franciscains et parrain du Cercle de Silence de Tours.
Contacts :
Louis BARRAUD (02 47 28 54 41 / 06 85 14 30 02) ; Patrick BOURBON (02 47 63 27 06) ; Olivier PION (06 24 66 96 23)