Cercle du 31 mai 2025
"Lors d’une permanence de la LDH il y a quelques semaines, une personne, mère de famille, dont les enfants vont à l’école à Nancy depuis la maternelle, et qui s’était vu délivrer une OQTF après 8 ans de présence en France, a dit à propos de la Préfète : Cette dame est méchante et en parlant du gouvernement, Ils sont méchants avec nous. Pourquoi ? On ne leur a rien fait.
Souvenons-nous de ce qu’avait déclaré l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin lors de la préparation de la Loi sur l’Immigration le 2 novembre 2022. Je cite : « Nous devons désormais être gentils avec les gentils, les étrangers qui veulent travailler en France, respecter nos règles, parler notre langue, être amoureux de notre drapeau, et être méchants avec les méchants ; c’est à dire ne pas accepter que quelqu’un qui ne veut pas s’intégrer, qui ne respecte pas nos règles , qui commet des actes de délinquance ne doit pas rester sur le sol national. »
Et il ajoutait : « Moi, je ne fais pas de lien entre immigration et délinquance. »
Pourtant, le Ministre de l’Intérieur actuel et ses représentants dans les départements ont fait ce lien puisque par leurs décisions iniques sous le seau du pouvoir discrétionnaire, ils ont l’air de considérer que tous les étrangers sont des délinquants.
Ces décisions sont totalement absurdes, irresponsables, populistes, inhumaines et surtout délétères.
On assiste depuis plusieurs mois à un délire de procédures pernicieuses prises à l’encontre des personnes étrangères, procédures toutes plus catastrophiques les unes que les autres, les plongeant dans des souffrances sans nom.
Je cite en vrac : une avalanche d’OQTF, puisque les refus de titre de séjour sont systématiquement accompagnés d’OQTF
Ces OQTF sont délivrées sans étude correcte des dossiers
– à des jeunes qui travaillent après un parcours exemplaire de formation et d’insertion professionnelles de plusieurs années, à des personnes âgées présentes en France depuis plusieurs années,
– à des personnes qui travaillent régulièrement et qui déclarent leurs impôts
– à des pères et mères de famille dont leurs enfants suivent leur scolarité et qui ne parlent parfois même pas la langue natale de leurs parents, à des mères seules avec un bébé,
– à des personnes handicapées ou malades qui ne peuvent pas être prises en charge dans le pays qu’elles ou ils ont fuit
Une avalanche d’expulsions des hébergements avec des personnes vulnérables qui se retrouvent à la rue, accompagné parfois de chantage,
Une hypocrisie par la publication d’une liste des métiers en tension qui donne une bonne conscience et nous fait croire que la politique migratoire est empreinte d’humanité,
Le refus systématique d’hébergement d’urgence pour des sans-papiers auquel s’ajoute une perte de places fortement probable de 140 places d’hébergement d’urgence sur Nancy. Ce scénario pourtant connu des services de l’État n’a pas été anticipé et tout est fait pour que cette situation reste en l’état.
Et des enfants, des femmes et des hommes qui meurent encore dans la Manche, dans la Méditerranée et dans l’océan atlantique, ne les oublions pas.
Tout cela intervient dans un climat néfaste où l’État de Droit est de plus en plus remis en question, où les valeurs humaines et républicaines ne sont plus respectées, y compris au plus haut niveau du gouvernement.
Les étrangers qui vivent dans notre pays et qui souhaitent simplement qu’on les considère comme des êtres humains à part entière en font les frais tous les jours.
Ces mesures n’apportent que de la souffrance inutile. C’est désolant ! Et nous devons toutes et tous crier haut et fort : ça suffit !
Pour cela, nous vous donnons rendez-vous le 20 juin à l’occasion de la journée internationale des réfugiés Place Simone Veil à 17h30. Ce rassemblement sera suivi du film « Save our soul » au Cameo Commanderie.
Ateliers de fabrication de pancartes : Mardi 10 et jeudi 12 juin entre 14h et 18h à la Maison Bonnet."