RICOCHET JEUNES : http://www.ricochet-jeunes.org/parudet.asp?livrid=-422493471
Auteur : Jean-Paul Nozière - - Editeur : Thierry Magnier Collection : Romans Ados Septembre 2008 - 8.50 Euros Roman à partir de 11 ans ISBN : 2844206778 Ce livre fait partie de la sélection de Ricochet Thème(s) : Entraide/Solidarité - Immigration - |
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Mei, dix ans, vit avec sa mère Hua à Sponge. Chinoises, elles sont venues clandestinement en France et n’ont pas de papiers. Hua travaille dans un atelier de confection pour rembourser sa dette à ceux qui les ont fait venir. Un durcissement de la position des autorités françaises va mettre Mei et Hua en danger : elles deviennent « OQTF », « Obligation de Quitter le Territoire Français ». Si Hua réagit de manière apeurée, Mei, aidée de Tom, Léo et du SDF Victor, est décidée à ne pas se laisser faire.
Après Nous sommes tous tellement désolés dans la même collection, qui traitait du commerce de la prostitution, Jean-Paul Nozière a choisi un autre sujet grave et actuel, les expulsions de clandestins. Hua et Mei, les « chinetoques », sont particulièrement discrètes et bien intégrées. La jolie petite fille est excellente élève, reine d’une cour de deux garçons. Hua travaille, paie un loyer. Dans ce contexte, l’adjudant chargé de l’affaire et le père raciste de Léo conviennent eux-mêmes qu’il n’y a aucun sens à les faire partir. Le thème de la solidarité domine alors le roman, dans quelques beaux personnages secondaires : le père de Tom, gendarme qui refuse d’obéir à sa hiérarchie, Victor le dingue, ancien libraire aux lectures éclairantes, la directrice de l’école, les voisins de palier… Les deux amoureux de Mei (ses « moustiquaires » selon Victor) sont touchants dans leur sincérité naïve et leur rivalité pour plaire à la petite fille. Mei est elle une héroïne complexe, à la fois enfant et adulte, qui impressionne par sa détermination et, il faut bien le dire, son sens de la manipulation. Ses actions sont sous-tendues par des réflexions profondes, elle demande par exemple à sa mère de se taire « sur la Chine, […] sur [s]on père, […] sur [sa] famille. […] sur tout. », parce qu’ « Avant, c’était avant ». (p. 44). Plus mûre que son âge, elle comprend fort bien la gravité de la situation, et, encore enfantine, désespère de ne plus aller à la piscine, à l’école avec ses amis, ni plus tard de pouvoir se marier avec eux. C’est donc elle, avec Victor, qui prendra en main une riposte festive, appliquant avec succès l’adage du plus fort ensemble. L’auteur, qui a choisi la voie neutre du narrateur externe, responsabilise son lecteur jusqu’à la dernière page, lui proposant d’imaginer sa propre fin… Un roman salutaire.
Après Nous sommes tous tellement désolés dans la même collection, qui traitait du commerce de la prostitution, Jean-Paul Nozière a choisi un autre sujet grave et actuel, les expulsions de clandestins. Hua et Mei, les « chinetoques », sont particulièrement discrètes et bien intégrées. La jolie petite fille est excellente élève, reine d’une cour de deux garçons. Hua travaille, paie un loyer. Dans ce contexte, l’adjudant chargé de l’affaire et le père raciste de Léo conviennent eux-mêmes qu’il n’y a aucun sens à les faire partir. Le thème de la solidarité domine alors le roman, dans quelques beaux personnages secondaires : le père de Tom, gendarme qui refuse d’obéir à sa hiérarchie, Victor le dingue, ancien libraire aux lectures éclairantes, la directrice de l’école, les voisins de palier… Les deux amoureux de Mei (ses « moustiquaires » selon Victor) sont touchants dans leur sincérité naïve et leur rivalité pour plaire à la petite fille. Mei est elle une héroïne complexe, à la fois enfant et adulte, qui impressionne par sa détermination et, il faut bien le dire, son sens de la manipulation. Ses actions sont sous-tendues par des réflexions profondes, elle demande par exemple à sa mère de se taire « sur la Chine, […] sur [s]on père, […] sur [sa] famille. […] sur tout. », parce qu’ « Avant, c’était avant ». (p. 44). Plus mûre que son âge, elle comprend fort bien la gravité de la situation, et, encore enfantine, désespère de ne plus aller à la piscine, à l’école avec ses amis, ni plus tard de pouvoir se marier avec eux. C’est donc elle, avec Victor, qui prendra en main une riposte festive, appliquant avec succès l’adage du plus fort ensemble. L’auteur, qui a choisi la voie neutre du narrateur externe, responsabilise son lecteur jusqu’à la dernière page, lui proposant d’imaginer sa propre fin… Un roman salutaire.
Sophie Pilaire
Voir la chronique de Sophie Pilaire
Voir aussi au sujet de ce livre :
Dans "la Voie au chapitre" du Canard Enchaîné :
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"Tu peux pas rester là", par Jean-Paul Nozière
vendredi 26 septembre 2008
Voir aussi :
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« Une girafe sous la pluie », LDH Belgique : Une girafe ’sans-papiers’ pour les petits
Jolie initiative de la LDH du plat pays qui offre 5000 DVD aux écoles belges « Une girafe sous la pluie » : A Djambali, toute l’eau est monopolisée pour alimenter la luxueuse piscine de sir lion. Une girafe téméraire décide que cette situation a assez duré. Son geste aura de bien lourdes conséquences : la voilà expulsée de son pays… et pas facile quand on est girafe, de débarquer à Mirzapolis, ville du nord exclusivement habitée par des chiens…
Une girafe ’sans-papiers’ (...)jeudi 25 septembre 2008
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