Si vous entendez parler d’un spectacle intitulé : « Un fou au pays des Blancs » n’hésitez pas et révervez très vite une place.... Il est seul en scène pour nous raconter avec beaucoup d’humour son histoire...On ne s’y ennuie pas.
On rit même beaucoup et de bon coeur !
Pie Tshibanda, arrivé en occident en 1995 a écrit un livre pour narrer son histoire : de son départ précipité du Zaïre, ex Congo belge jusqu’à son intégration difficile mais finalement réalisé en Belgique...il y a même acquis l’accent liégeois...
Tous ceux et toutes celles qui hésitent à soutenir les sans papiers devraient lire ce livre édifiant pour mieux comprendre les méfaits du colonialisme et la difficulté que rencontrent ces personnes qui sont soit des réfugiés politiques comme l’auteur du livre, soit des hommes et des femmes qui fuient l’extrême misère.
« Eh bien, je viens de ce grand pays qui s’appelle Zaïre et que nos ancêtres ont appelé « Congo belge ». Mon histoire commence en 1885 à la conférence de Berlin. Les puissances coloniales se réunissent pour se partager un gâteau. Le butin s’appelle « Afrique ». Un monsieur du nom de Léopold II va avoir un gros morceau à lui tout seul. Il appellera « EIC(Etat indépendant du Congo »...
L’auteur nous explique pourquoi son pays est devenu la proie des guerres « ethniques » et comment les puissances étrangères, directement puis indirectement ont attisé les luttes internes pour maintenir leur domination.... Surtout qu’au Zaïre on ne produit pas des carottes... Le sous sol est riche en minerais.
Mais attention, Pie Tschibanda ne masque pas une partie de la réalitéet d’ailleurs annonce t-il : « Le jour où les Africains sauront relativiser les liens du sang, ils cesseront de se se référer à leur groupe d’origine et ils se préoccuperont plus des problèmes de développement. »
Dès qu’il a déposé ses deux pieds sur le sol européen, Masikini, puisque c’est le nom du héros de ce livre, cherche à se faire accepter et reconnaître...Il ne s’agit pas seulement d’obtenir le droit de séjour ainsi que beaucoup plus tard le droit de faire venir sa femme et ses six enfants auprès de lui mais de pouvoir être reçu par les habitants de son nouveau lieu d’habitation...
Volontaire, obstiné et plein de talents, il finit pas êrte « intégré »
Il ouvre aussi un débat sur la question de l’enfant roi en Europe et sur le « il est interdit d’interdire »...Aurait-il réellement tort ? Je ne le pense pas...
« J’aurai été la voix des sans voix et mon exil aura un sens quelque part », oui et quelle voix !