« Xénophobie d’en haut : le choix d’une droite éhontée » , par le collectif Cette France-là


Cette France-là, Xénophobie d’en haut, le choix d’une droite éhontée, La Découverte, Paris, mars 2012.
Disponible en librairie. 192 pages. 12€. ISBN : 978-2-7071-7331-7

À propos de cette France-là : Depuis 2007, le collectif cette France‑là mène une contre‑expertise de la politique d’immigration. Il a publié cette France-là, volume 1 (2009), cette France‑là, volume 2 (2010), un rapport d’audit conçu avec des élus de la nation (2011) et Sans‑papiers & préfets, la culture du résultat en portraits (mars 2012).

Ont réalisé cet ouvrage : Michel Feher, Éric Fassin, Aurélie Windels, Judith Soussan, Christophe Le Drean, Virginie Gazon, Valentin Hecker, Marion Rousset, Caroline Izambert, Michael Neuman, Philippe Mangeot, Sabrina Kassa, Vincent Berthe, Anne-Isabelle Barthélémy, Carolina Boe, Catherine Benoit, Julie Chansel & Emmanuelle Cosse.
 

La politique d’immigration de Nicolas Sarkozy est souvent accusée de démagogie. À tort. Car loin d’exploiter la xénophobie populaire, le chef de l’État et ses ministres n’hésitent pas à braver l’opinion. Faisant fi des enquêtes qui montrent que les Français se préoccupent bien davantage de l’emploi, du pouvoir d’achat ou des inégalités, ils s’obstinent à soutenir que l’immigration est leur problème principal.

Pourquoi cette xénophobie d’en haut ? Les études sérieuses révèlent pourtant qu’aucune rationalité économique ou démographique ne la justifie. Quant aux bénéfices politiques qu’elle permet d’engranger, l’impopularité d’initiatives telles que le débat sur l’identité nationale ou le discours de Grenoble indique qu’ils ne sont pas plus significatifs que les coûts de l’immigration.

Il s’agit alors de comprendre ce qui a conduit la droite française à tant miser sur la résurgence de la « question immigrée ». À cette fin, Xénophobie d’en haut se penche sur les circonstances qui ont amené les dirigeants français à s’emparer d’une telle question, en dépit du terrible bilan de ses usages antérieurs, ainsi que sur la manière dont ils sont parvenus à le faire — au sein d’une Union européenne pourtant fondée sur la leçon de 1945  : « Plus jamais ça ! »

La dérive d’une droite éhontée soulève encore deux questions. Elle appelle à se demander pourquoi les médias les plus hostiles au populisme s’ingénient à minimiser son ampleur, au risque de la conforter, mais aussi pourquoi une gauche complexée se borne à la confondre avec de la démagogie, comme si l’hostilité aux étrangers était le lot des classes populaires. Or la pusillanimité de l’opposition est d’autant plus déplorable, concluent les auteurs de Xénophobie d’en haut, que la récusation du « problème de l’immigration » est la condition de possibilité d’une véritable alternance.

Table des matières

  • 1. Le « problème de l’immigration », une obstination énigmatique
    • L’inverse de la démagogie
    • L’explication par les coûts de l’immigration
    • L’explication par les bénéfices de la xénophobie
    • Questions subsidiaires
  • 2. Éléments de langage, 
trois rhétoriques pour un même acharnement
    • Choisir ses invités
    • Préserver la générosité française
    • Retrouver le sentiment d’être chez soi
  • 3. 1989-2012 
l’accréditation d’une phobie
    • Cette fois, c’est différent
    • L’intégration européenne 
à l’épreuve de la mondialisation
    • Le temps du crédit
    • Méritants et profiteurs
    • Les causes du terrorisme
    • Une Europe qui protège
    • La fuite en avant
  • 4. 1945-2012
 plus jamais quoi ?
    • Plus jamais l’Occupation
    • Le prisme antitotalitaire
    • La critique de l’antiracisme
    • La xénophobie irréprochable
    • Plus jamais l’Occupation (bis) ?
  • 5. Les médias 
et l’empire du juste milieu
    • De l’impartialité journalistique
    • D’un scepticisme l’autre
    • Le prix du confort
  • 6. La gauche complexée, 
du réalisme au populisme
    • Que demande le peuple ?
    • La faute aux « bobos »
    • Du caviar aux légumes bio
    • Le « nouveau réalisme »
    • Un nouveau populisme
    • Quelle France invisible ?
  • Conclusion
, Xénophobie d’en bas, xénophobie d’en haut
  • Chronologie
 2007-2012

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