L’année dernière a été marquée par la loi Immigration, promulguée le 26 janvier dernier. Depuis 1980, les trente-deux textes législatifs qui se sont succédé sur le sujet ont témoigné d’une volonté constante des instances politiques de durcir les conditions d’accueil des étrangers dans notre pays. Le dernier en date, qui ne fait pas exception à la règle, a entrainé nombre de prises de paroles et de positions laissant entendre, à grand renfort d’arguments essentiellement bâtis sur la peur et la haine, que les Français dans leur grande majorité étaient dans l’attente de ces mesures de fermeté. Il ne suffit pourtant pas de marteler une idée reçue, qui semble tenir avant tout de la rhétorique électoraliste, pour qu’elle devienne une vérité. La forte mobilisation qui s’est organisée pour protester contre une loi qui bafoue les principes humanistes sur lesquels sont fondés notre République le prouve. De nombreuses organisations associatives, humanitaires, éducatives, culturelles, syndicales ou politiques se sont alliées pour exprimer leur opposition à cette « loi de la honte » et plus de 125 000 personnes ont manifesté partout en France, dont 2 000 à Tours. Depuis des années, en Touraine, des associations, des collectifs, des citoyens, refusant de céder à l’indifférence ou à la résignation, pointent les manquements des pouvoirs publics qui, au mépris des lois et de la morale, appliquent une inacceptable politique de rejet (les pratiques administratives abusives de la Préfecture d’Indre-et-Loire envers les usagers étrangers en sont un triste exemple), et viennent en aide aux plus vulnérables en essayant de répondre à leurs besoins fondamentaux en termes d’alimentation, de soins, d’éducation ou de logement. Car au-delà des débats idéologiques, la réalité de la rue est implacable : aujourd’hui, en France, 3000 enfants y dorment chaque nuit (le collectif Pas d’enfants à la rue estimait leur nombre à 150 dans notre ville) ; en 2023, 656 personnes y sont mortes. Ce n’est pas une fatalité. Nous pouvons agir, ensemble.
À l’appel de : Chrétiens-Migrants, Réseau Éducation sans Frontières (RESF), Emmaüs 100 pour UN, Utopia 56, Pastorale des Migrants, CCFD Terre Solidaire, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Rencontre Entraide Protestante, Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), Amnesty International 37, La CIMADE, Europe Écologie Les Verts Touraine, NPA, ATTAC, Collectif Palestine 37, et de tant d’autres qui relaient cette information.
En mémoire du Père Léon Gahier, prêtre-ouvrier, Capucin de la famille des Franciscains et parrain du Cercle de Silence de Tours.
Contacts :
Louis BARRAUD (02 47 28 54 41 / 06 85 14 30 02) ; Patrick BOURBON (02 47 63 27 06) ; Olivier PION (06 24 66 96 23)