À l’approche de la journée internationale des droits des femmes (le 8 mars), il nous a semblé opportun de mettre en lumière la situation des migrantes, révélatrice tout à la fois du sort qui est réservé aux migrants dans notre pays mais également de la place qui est assigné aux femmes dans la société.
Alors que les femmes représentent aujourd’hui plus de la moitié de la population immigrée, les études ont longtemps éludé leur importance dans les mobilités migratoires, les assignant à une sédentarité de principe établie sur la base d’une vision androcentrée de la question.
Aux menaces climatiques, politiques ou économiques, à l’origine des mouvements migratoires subis plus que choisis, s’ajoutent spécifiquement les violences sexuelles qui accompagnent de manière systématique le parcours migratoires des femmes. Nombre d’entre elles, contraintes de quitter leur pays pour échapper à un mariage forcé ou à des mutilations génitales, sont violées lors de leur voyage, voire en arrivant en France où la prostitution est bien souvent la seule alternative qui leur est offerte pour subvenir à leurs besoins vitaux, quand elle ne leur est pas imposée de force.
Maltraitées, exploitées, réduites à des emplois sous-payés sans commune mesure avec leurs capacités ou leurs formation (le taux de femmes arrivant en France diplômées du supérieur est quatre fois plus important que celui des migrantes sans diplôme), les migrantes subissent une double discrimination du fait qu’elles sont étrangères d’une part et femmes de l’autre. Si leur sort révèle les injustices sociales et sexistes qui perdurent dans notre pays, celles-ci sont accentuées par la précarité dans laquelle les maintient leur statut d’émigrées.
N’oublions pas cependant que, s’il est nécessaire de prendre en compte leur vulnérabilité particulière, les migrantes doivent avant tout être accueillies avec bienveillance et humanité non parce qu’elles sont des femmes mais bien parce que ce sont des êtres humains.
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Contacts : Louis BARRAUD (02 47 28 54 41 / 07 86 27 44 87) ; Patrick BOURBON (02 47 63 27 06)