Malgré les oppositions qui se sont exprimées partout en France, le Président de la République a promulgué, le 27 janvier dernier, la loi Asile et immigration, l’une des plus répressives de ces 40 dernières années. Cette loi qui présente des atteintes sans précédents aux droits des personnes migrantes, est emblématique d’une volonté obsessionnelle d’appréhender les migrations sous l’angle d’une prétendue menace pour nos sociétés, de réprimer les personnes étrangères, de jouer sur les peurs, au détriment des droits fondamentaux, de la réalité des mouvements migratoires, du respect de l’état de droit et de nos principes constitutionnels. Au-delà de son examen parlementaire, c’est également le débat médiatique l’entourant qui s’est montré dramatique, distillant son lot de propos anti-migration stigmatisants, caricaturaux, voire franchement haineux. Cette posture idéologique est non seulement erronée d’un point de vue économique, puisque, comme le note l’OCDE « dans tous les pays, la contribution des immigrés sous la forme d’impôts et de cotisations est supérieure aux dépenses que les pays consacrent à leur protection sociale, leur santé et leur éducation », mais également inacceptable au regard des valeurs républicaines et humanistes qui fondent notre société. À l’heure où nous célébrons la mémoire de Robert Badinter et de Missak Manouchian, il faut se souvenir des propos tenus lors de la commémoration des 80 ans de la rafle du Vel d’hiv par le président Macron qui pointait la responsabilité « impardonnable » de l’Etat français. Sans céder à la tentation, souvent réductrice, de comparer des évènements au-delà des contextes spécifiques dans lesquels ils s’inscrivent, il est indispensable de rappeler l’Histoire pour la conjurer, mais également pour mener ensemble le combat permanent contre toutes les formes de rejet et de discrimination.
À l’appel de : Chrétiens-Migrants, Réseau Éducation sans Frontières (RESF), Emmaüs 100 pour UN, Utopia 56, Pastorale des Migrants, CCFD Terre Solidaire, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Rencontre Entraide Protestante, Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), Amnesty International 37, La CIMADE, Europe Écologie Les Verts Touraine, NPA, ATTAC, Collectif Palestine 37, et de tant d’autres qui relaient cette information.
En mémoire du Père Léon Gahier, prêtre-ouvrier, Capucin de la famille des Franciscains et parrain du Cercle de Silence de Tours.
Contacts :
Louis BARRAUD (02 47 28 54 41 / 06 85 14 30 02) ; Patrick BOURBON (02 47 63 27 06) ; Olivier PION (06 24 66 96 23)