« Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus. » Nous l’avons souvent rappelée, dans nos bulletins passés, cette phrase prononcée par le président Macron le 27 juillet 2017 à la Préfecture du Loiret. A-t-elle été suivie d’effets ? Non. Aujourd’hui, des centaines de personnes, en particulier des migrants, restent sans-abri en France alors même que plus de trois millions de logements sont vacants. Pourtant les solutions existent, qui ont permis de mettre tout le monde à l’abri pendant la crise du Covid ou d’accueillir les Ukrainiens chassés de leur pays par la guerre.
Cela relève d’une volonté politique. La volonté des pouvoirs publics de se donner les moyens, comme les y obligent les lois ou les conventions internationales, et comme devrait les y pousser leur devoir d’humanité pour ne pas dire leur conscience, de veiller à la sécurité sinon au bien-être de tous. Force est de constater que ces moyens sont insuffisants. À Tours, le 115, numéro d’urgence pour les personnes sans-abri, refuse chaque jour une centaine de demandes, et la situation ne cesse de se dégrader dans le département comme le note la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités qui la qualifie de préoccupante. Elle est dramatique. En un an, le nombre de demandes global a augmenté de 48% surtout de la part des publics les plus vulnérables (54% de demandes en plus pour les familles, 67% pour les seuls mineurs).
Cela relève aussi d’une volonté d’engagement politique, celui de citoyens qui, individuellement ou réunis en associations et en collectifs, tentent de pallier les manques en la matière des gouvernements successifs. Qui peut accepter, dans un pays comme le nôtre, dans une ville comme la nôtre, que des enfants soient contraints de dormir dans la rue ? Le samedi 10 juin, ils étaient 96.
Ensemble, nous pouvons agir et redonner à la politique sa fonction première de gestion de la vie de la cité. L’enjeu est là : vivre ensemble. Pas seulement les uns à côtés des autres, mais les uns avec les autres, les uns pour les autres. Nous avons tous à y gagner.
À l’appel de : Chrétiens-Migrants, Réseau Éducation sans Frontières (RESF), Emmaüs 100 pour UN, Utopia 56, Pastorale des Migrants, CCFD Terre Solidaire, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Rencontre Entraide Protestante, Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), Amnesty International 37, La CIMADE, Europe Écologie Les Verts Touraine, NPA, ATTAC, Collectif Palestine 37, et de tant d’autres qui relaient cette information.
En mémoire du Père Léon Gahier, prêtre-ouvrier, Capucin de la famille des Franciscains et parrain du Cercle de Silence de Tours.
Contacts :
Louis BARRAUD (02 47 28 54 41 / 06 85 14 30 02) ; Patrick BOURBON (02 47 63 27 06) ; Olivier PION (06 24 66 96 23)